Disparités économiques

Publié le 30 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Le pétrole confère à la Cemac une certaine cohérence puisque cinq des six États membres sont producteurs d’or noir. Mais en apparence seulement. Même si l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) paraît moins homogène, la Cemac est marquée par de fortes distorsions d’un pays à l’autre. D’abord du point de vue démographique puisque l’on compte 16 millions d’habitants au Cameroun et 8 millions au Tchad, contre seulement 1,2 million au Gabon et à peine 600 000 en Guinée équatoriale. Économiquement ensuite, un gouffre sépare le Cameroun, première puissance de la zone, de la Centrafrique, pays le moins avancé.
En 2006, le dynamisme des uns a contrasté avec les contre-performances des autres, en particulier de la Centrafrique et du Gabon, qui ont tiré la croissance globale de la zone vers le bas à 3,3 % contre 4 % un an auparavant. La croissance camerounaise s’est établie à 3,5 % contre 8,2 % pour la Guinée équatoriale et 7,1 % pour le Congo. Elle n’était que de 1,3 % au Tchad, 1,2 % au Gabon et 0,9 % en Centrafrique. Alors que le PIB camerounais excédait 8 000 milliards de F CFA en 2005, celui de la Centrafrique atteignait péniblement 750 milliards la même année. Les exportations en valeur de Bangui ont représenté 67 milliards, reléguant ce pays en queue de peloton, contre plus de 3 700 milliards pour la Guinée équatoriale.
De telles variations sont également observées par rapport aux critères de convergence de la Cemac, destinés à protéger la stabilité de sa monnaie. Parmi les critères de surveillance multilatérale, on peut notamment citer l’obligation de présenter un solde budgétaire positif ou nul, un taux d’inflation annuel maximal de 3 %, un taux d’endettement public inférieur à 70 % du PIB, et la non-accumulation d’arriérés de paiement.
L’an passé, seuls trois pays (Cameroun, Guinée équatoriale et Gabon) ont rempli trois critères sur quatre, et la Centrafrique n’en a respecté aucun. Les variations peuvent être considérables. Ainsi, l’encours de la dette rapporté au PIB qui doit être inférieur à 70 % ne fut que de 1,9 % pour Malabo mais de presque 100 % pour Brazzaville. Même tendance pour les critères de second rang. Le faible taux de pression fiscale (non pétrolière), qui a atteint 28 % dans l’ensemble de la zone en 2006, s’explique par les mauvaises performances de Bangui (7,9 %) et du Tchad (16 %). Les dérapages ont également été nombreux sur le front de l’inflation, qui s’est située à 5,2 % en raison du renchérissement du prix du pétrole : aucun pays n’a respecté le seuil de 3 %.

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