Comment les pays du Golfe utilisent leurs pétrodollars

Publié le 28 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Ils jonglent avec les milliards de dollars. Ils, ce sont les investisseurs publics et privés des six monarchies du Golfe : Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar. Leur réputation de dépenser sans compter vient à nouveau d’être confirmée : le 21 mai, la Saudi Basic Industries Corporation (Sabic) a acheté pour 11,6 milliards de dollars la division chimique du groupe américain General Electric. Face aux concurrents européens, les Saoudiens ont offert le prix le plus élevé (la valeur de GE Plastics était estimée entre 8 et 10 milliards). C’est la plus grosse acquisition arabe d’une propriété à l’étranger. La Sabic appartient à 70 % au gouvernement saoudien et à 30 % aux ressortissants des six monarchies. Basé à Pittsfield, dans le Massachusetts, GE Plastics a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 6,65 milliards de dollars et des bénéfices de 674 millions de dollars (11 000 employés dans 20 pays). C’est une activité dont la valeur ajoutée est en déclin, ce qui explique la décision américaine de s’en séparer. La Sabic peut espérer la rentabiliser grâce aux matières premières saoudiennes à bas prix.
Fin avril, le Qatar est devenu le premier actionnaire des supermarchés britanniques J. Sainsbury, avec 14,4 % du capital au prix de 2,8 milliards de dollars, et la compagnie aérienne Emirates, le premier acheteur d’Airbus A-380, avec une nouvelle commande de 5 à 15 avions, qui s’ajoutent aux 43 appareils acquis auparavant, soit un total de 48 à 58 aéronefs au prix moyen de 300 millions de dollars pièce Cette frénésie d’achats qui touche tous les secteurs – banque, industrie, immobilier – ne laisse pas indifférents les experts financiers, qui multiplient les analyses de la manne pétrolière des États du Golfe*. Pour une production d’or noir de 14 millions de barils par jour, ces États encaissent quotidiennement quelque 800 millions de dollars, trois fois plus qu’en 2001. Après avoir payé tous leurs achats à l’étranger, il leur restait plus de 500 milliards de dollars de réserve à la fin de 2006. L’année 2007 leur rapportera 150 milliards de plus !

* The Future of the Gulf : Scenarios to 2025, Forum économique mondial, Davos ; Regional Economic Outlook : Middle East and Central Asia, FMI, mai 2007 ; La manne pétrolière dans les pays du Golfe, Pascal Devaux, Conjoncture, BNP Paribas, décembre 2006.

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