Tunisie : la très symbolique visite de la militante palestinienne Ahed Tamimi au Palais de Carthage
Ahed Tamimi est arrivée lundi 1er octobre en Tunisie, où elle a été invitée par le président tunisien Béji Caïd Essebsi. Une occasion pour la présidence de réaffirmer le soutien de la Tunisie à la cause palestinienne.
« Nous sommes heureux du soutien du peuple tunisien », a déclaré Ahed Tamimi à son arrivée à Tunis, lundi 1er octobre. « Depuis longtemps, les peuples tunisien et palestinien sont la main dans la main, comme un seul peuple. La Tunisie a été le premier pays arabe qui a été choisi pour parler de notre cause. Nous espérons pouvoir faire passer notre message au plus grand monde, et nous sommes certains que le peuple tunisien sera avec nous. Notre libération commencera depuis Tunis ! » a ajouté la jeune palestinienne, condamnée en mars dernier à huit mois de détention pour avoir giflé deux soldats israéliens dans la cour de sa maison à Nabi Saleh.
Première visite officielle
Figure de l’opposition à l’occupation israélienne, au point qu’elle est surnommée parfois la « Rosa Parks de la cause palestinienne », Ahed Tamimi a été reçue par le président Béji Caïd Essebsi, qui l’avait invitée à l’occasion de la commémoration du bombardement de Hammam-Chott par l’aviation israélienne, en 1985. Une visite à forte valeur symbolique. Car si Ahed Tamimi était présente à la Fête de l’Humanité, le 16 septembre en France, et qu’elle a été reçue par le Real Madrid en Espagne, le 30, sa rencontre avec le président tunisien est la première invitation officielle à laquelle la jeune femme répond depuis sa sortie de prison, le 29 juillet dernier.
>>> À LIRE – Ahed Tamimi, Rosa Parks de la cause palestinienne ?
Béji Caïd Essebsi a déclaré que cette invitation était une affirmation supplémentaire du « soutien de la Tunisie à l’établissement d’un État palestinien indépendant, dont la capitale serait Jérusalem ». Il est notamment revenu sur les événements de Hammam-Chott, lors desquels « se sont mélangés le sang tunisien et palestinien ».
Le bombardement d’Hammam-Chott
Le 1er octobre 1985, le bombardement israélien visant Hammam-Chott, village situé à 20 km au sud de la capitale tunisienne qui abritait alors le quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), avait fait 68 morts, parmi lesquels 18 Tunisiens et 50 Palestiniens, et plus de 100 blessés.
Connu sous le nom d’« opération jambe de bois », cet événement fait de la Tunisie le seul pays à avoir été touché directement sur son territoire par des bombardements israéliens, sans être directement impliqué dans le conflit. Jusqu’à cette date, les pays voisins de la Palestine et d’Israël avaient été les seuls touchés par ce type d’attaques.
Béji Caïd Essebsi était alors ministre des Affaires étrangères sous la présidence de Habib Bourguiba, âge d’or de la diplomatie tunisienne. Israël avait par la suite été condamnée, pour la première et dernière fois, par le Conseil de sécurité de l’ONU. Les États-Unis n’ayant alors pas opposé leur veto.
La jeune femme a également été reçue au siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), mardi 2 octobre.
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