Ayassor, sans protocole

Proche du chef de l’Etat, le ministre des Finances, du Budget et des Privatisations représente une nouvelle génération de dirigeants.

Publié le 28 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Son passage à la présidence en tant que secrétaire général aura été bref. Pourtant, il apparaît déjà comme l’un de ceux qui marquent la rupture voulue par le chef de l’État, Faure Essozimna Gnassingbé. Nommé à ce poste le 3 février 2006, Adji Otèth Ayassor ne sera resté au Palais que quelques mois, avant d’être catapulté, le 15 mars 2007, ministre des Finances, du Budget et des Privatisations, après le limogeage de Payadowa Boukpessi, l’un des derniers survivants du régime Eyadéma.
Les observateurs ne s’y sont pas trompés. Cette nouvelle affectation constitue une promotion pour ce nouveau venu dans les cénacles du pouvoir. En peu de temps, cet universitaire de formation, âgé de 55 ans, est devenu un personnage incontournable de la « Faure team ». Un parcours exemplaire, avec une feuille de route clairement affichée : faire revenir le Togo au sein de la communauté financière internationale, accélérer le retour des bailleurs, renouer avec la discipline budgétaire, parachever l’assainissement des finances publiques et reprendre le dossier des privatisations.
Diplômé d’un doctorat en droit public obtenu en 1983 à l’université de Bordeaux (France), titulaire d’un diplôme en résolution des conflits (université de Wisconsin, États-Unis, 1991), ce père de quatre enfants s’était surtout fait connaître comme enseignant de droit à l’université de Lomé, professeur à l’École nationale d’administration (ENA), consultant international et expert sur des questions d’éducation. Au début des années 1990, il a notamment occupé la fonction de secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale et de la Recherche. L’arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé a accéléré sa carrière, avec un changement de braquet. Si les dossiers techniques demeurent au centre de ses préoccupations, la politique s’impose.
« Derrière une discrétion apparente et une souplesse affichée, c’est un homme de conviction, ferme et déterminé », se souvient un cacique de la présidence qui a travaillé dans l’entourage proche du général Eyadéma avant de vivre, de l’intérieur, les premiers mois de la succession. « Il se donne à fond dans le travail et les choses ont déjà changé », précise l’un de ses nouveaux collaborateurs au ministère des Finances, impressionné par son souci permanent d’efficacité. Au bureau dès 6 heures du matin, Ayassor découvre et ingurgite d’importants dossiers, reçoit en audience, décide, voyage à l’étranger, préside quelques cérémonies et, surtout, apprend vite. Lors de la réunion des ministres de la zone franc, à Lomé, le 5 avril, il a impressionné l’assistance par sa maîtrise des dossiers. Quelques heures plus tard, il signait une convention de financement avec l’Agence française de développement (AFD), sur un projet d’assainissement de Lomé et un autre pour l’appui aux services de santé. De quoi amorcer efficacement la reprise tant attendue de la coopération internationale au Togo. « C’est de bon augure pour la suite », reconnaissait alors le grand argentier, affable, disponible et affranchi des contraintes du protocole. C’est aussi cela, la rupture.

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