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Publié le 28 avril 2003 Lecture : 7 minutes.

Souvenir d’Irak
J’ai vu à la télévision un marine montrant une poterie et disant « je vais l’emmener aux States, pour ma femme, en souvenir d’Irak ». Merci de faire comprendre aux Américains et aux Anglais que même les objets volés doivent être rendus, car ils font partie du patrimoine irakien. À la place de Bush et de Blair, j’aurais honte. Leurs soldats ont sécurisé les puits de pétrole, mais pas les musées… De qui se moque-t-on
OUARDIA YAHIAOUI, France

Parades militaires
Pendant l’invasion de l’Irak, les forces américaines n’ont rencontré qu’une faible résistance. L’arsenal militaire irakien exhibé à l’occasion de maintes parades à Bagdad s’est volatilisé. Où sont passés les missiles, la garde présidentielle, les milliers de chars irakiens ? Où sont passés Saddam, sa famille et tout le commandement de l’armée irakienne ? Autant de questions sans réponse. Pour Bush, la guerre n’est donc pas terminée.
MAMADOU BA NEIGE, Saint-Louis, Sénégal

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Nous en avons marre de la guerre
Les combattants maï-maï ne sont pas des enfants de coeur, ni des héros nationalistes ayant pour objectif la sauvegarde de l’intégrité territoriale du Congo démocratique. Sous divers prétextes, ils dévastent et brûlent des villages entiers. La population de l’Est, en particulier la région de Maniema, dont je suis originaire, souffre énormément. Les témoignages ne manquent pas sur leurs actes de vandalisme. Ils se croient tout permis. Que ceux qui jouissent d’une influence auprès de l’ONU obligent le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi à se retirer complètement du Congo. Nous souffrons et nous en avons marre de cette guerre.
JEAN CHRYSOSTOME
Toulouse, France

Casa-Dakar via Tunis
Voici ma petite histoire : je suis informaticienne et célibataire. Je vis à Rabat et je gagne très bien ma vie. Pour mes vacances, j’ai choisi de partir au Sénégal. J’ai tout préparé (billets, vaccins, etc.). Le jour de mon départ, la police de l’aéroport m’a interdit d’embarquer sous prétexte, je cite : « Vous allez vous prostituer et ramener des maladies au Maroc »… Est-ce qu’il y a des lois qui interdisent aux femmes marocaines de voyager seules au Sénégal ? Devant mon insistance, le policier m’a suggéré de partir à Tunis et de là prendre un avion pour Dakar. C’est révoltant.
S.I., Rabat, Maroc

Donneurs de leçons
Dans leur guerre contre l’Irak, les États-Unis ont appelé le monde entier pour se joindre à eux et chasser un dictateur du pouvoir, invoquant des motifs peu convaincants. Les alliés traditionnels se joignent rapidement à eux. D’autres, alignés derrière la France, refusent. Bush y va quand même. Les Français crient au scandale face aux « dommages collatéraux » qui tuent enfants, femmes et innocents civils irakiens.
Hier, les innocents civils afghans pouvaient, eux, mourir, sans que le monde ne s’en émeuve, car la guerre contre les talibans était permise donc « morale ». Pour moi, la guerre, quelle qu’elle soit, est immorale. Alors Messieurs les Français, cessez de donner des leçons. Vous avez eu, vous aussi, vos guerres « morales » et « immorales ».
RAPHAËL PUNGWE MULAPI, RD Congo

Le titre me gêne, mais sans plus
Je suis d’accord avec les lecteurs qui préfèrent que « Jeune Afrique » prime « l’intelligent » (nos 2200 et 2202). Le titre me gêne, mais cela ne m’empêche pas de parler de votre magazine à chaque occasion, dans les salons, au front de mer ou ailleurs. C’est vous dire combien j’apprécie J.A.I., qui a une place prépondérante dans mes lectures. Pour la petite histoire, mon beau-frère, un Franco-Libanais installé à Strasbourg, était de passage dans l’île en février. Je lui ai montré votre journal et lui ai fait lire l’article consacré au Liban (entres autres). À la suite de quoi il a décidé de s’abonner à J.A.I. Bravo pour ce que vous faites et bonne continuation. Je suis de tout coeur avec vous.
C. N., Ile Maurice

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Des incultes
Je suis attristé et endeuillé par les actes de pillage et de barbarie dont a été victime le musée archéologique de Bagdad. Ibn Khaldoun avait raison de dire que les Arabes sont des incultes.
SAMIR DOGHRI, Tunisie

Israël mieux que les radins
Je suis mauritanien, étudiant en lettres françaises à la faculté de Sousse. Mes amis tunisiens ne comprennent pas pourquoi mon pays n’a pas rompu ses relations diplomatiques avec Israël. J’ai essayé inlassablement de défendre la position de mon gouvernement. Sans trop de succès. Je m’adresse à vous pour convaincre tous les Arabes que « le pays du million de poètes » est toujours solidaire du peuple palestinien. Mais c’est un pays quasiment désertique. Il a besoin de l’aide technique d’Israël en matière d’irrigation et de la coopération économique et financière avec les États-Unis. Cette aide est la bienvenue en ces temps de crise, surtout que les pays du Golfe se sont montrés radins et capricieux.
MOHAMED NAÏT-AHMED
Sousse, Tunisie

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Croisade sioniste
Qui croit sérieusement que les États-Unis vont instaurer la démocratie, les droits de l’homme en terre d’islam : Irak, Afghanistan, Iran, Syrie, Liban, Arabie saoudite… Il faut être tellement naïf pour prendre leurs propos au sérieux. On ne peut conduire les peuples au paradis par les fers. Les États-Unis vont perdre la guerre tôt ou tard, comme au Vietnam. La croisade sioniste est vouée à l’échec.
MOHAMED EL-HABIB ES-SFAXI
Sfax, Tunisie

La dette plutôt que la guerre
Ce qui m’inquiète, ce n’est pas la destitution d’un régime dictatorial, mais le fait que les États-Unis ont dépensé pour cela des dizaines de milliards de dollars. Cet argent aurait pu servir à réduire la dette extérieure de plusieurs dizaines de pays pauvres.
ALIOU CAFÉ DIALLO, Conakry, Guinée

Les damnés de la Terre
Le président Lansana Conté est malade, mais il s’accroche au pouvoir (J.A.I. n° 2202). Depuis l’indépendance, les Guinéens sont victimes de deux régimes totalitaires. Ils aspirent, comme tous les autres, au bien-être. Au XXIe siècle, qui peut imaginer que nos hôpitaux sont éclairés à l’aide de lampes à pétrole ? Que des gens meurent dans un incendie provoqué par une bougie ? Franz Fanon écrivait dans Les Damnés de la Terre que « les masques de la violence, nulle douceur ne les effacera, seule la violence peut les détruire.
IBRAHIMA K. TOURÉ
Kreis Olpe, Allemagne

Pulsions de mort
Avec l’invasion de l’Irak, nous quittons le monde rationnel pour un monde chaotique. C’est l’émergence de la « pulsion de mort », dont parlait Freud, qui, transposée à grande échelle, conduit à la guerre. Cette composante naturelle de l’homme n’est pas une fatalité. Nous pouvons lui opposer la « pulsion de vie » qui, elle, se matérialise dans les créations et les échanges les plus divers : littéraires, artistiques, philosophiques, commerciaux, etc. Surenchérir dans la violence ne mènera qu’à davantage de violence. Pour éviter que le IIIe millénaire ne devienne celui de la barbarie, nourrie de religiosité moyenâgeuse, nous devons encourager la révolte des idées contre toute hégémonie, quelle qu’elle soit.
SAM BYHEL, poète, France

Une Constitution élastique
Une Constitution est faite pour être modifiée et suivre l’évolution de la société. Elle n’est pas éternelle. Elle est élastique. Cependant, elle ne doit être révisée que pour un motif sérieux. Au Togo, elle a été changée pour maintenir le président Eyadéma aux commandes. Comment une Loi fondamentale peut-elle remaniée pour satisfaire une seule personne ? Le président Eyadéma ne réalise-t-il pas que les gens ont besoin de changement pour pouvoir respirer
NARCISSEADOUKI-MOUETSEQUET
Brazzaville, Congo

Une force obscure
Le système de « deux poids deux mesures », ouvertement pratiqué par les États-Unis, n’est plus réservé à la seule politique, mais s’étend aussi désormais à la culture. Les deux bouddhas dynamités par les talibans avaient suscité tant d’indignation de la part du « monde libre ». Mais la destruction de l’énorme patrimoine irakien, berceau de la civilisation, a été considérée comme allant de soi. Non, cela n’est pas normal ! Cette destruction ne peut être que l’oeuvre d’une force obscure intéressée qui voit mal la préservation de l’héritage culturel et historique des peuples du Moyen-Orient.
NIZAR CHABBI , Toulouse, France

En toute liberté
Je voudrais rendre hommage à votre journal. Il donne la preuve que la liberté de la presse existe bel et bien malgré les violations à laquelle elle se heurte dans divers coins de la planète. Je ne vous retiens pas davantage.
ATHANGA DIDIER, Goma, Congo

On a joué avec le feu
« La bataille d’Abidjan n’aura pas lieu… », voilà le genre de papier dont notre pays a grand besoin (n° 2204). Merci pour le démenti que vous apportez à la prétendue xénophobie du pays d’Houphouët. Chacun des gouvernements qui s’étaient succédé avait pris en compte l’histoire de ce pays fait d’apports et d’enrichissements divers. De nombreux postes de haut niveau avaient été confiés à des personnalités issues de l’immigration.
Peut-être avons-nous imprudemment joué avec le feu. L’« ivoirité » aurait pu être définie avec moins d’étroitesse et traduire ainsi ce que nous ont apporté les vagues successives d’immigration. On dit à Abidjan que « la vérité rougit les yeux mais ne les casse pas ».
EMMANUEL TRAZIE, France

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