Une innovation faite pour l’Afrique

Disposer d’une liaison Internet sans fil et à haut débit pour un coût relativement faible est désormais possible.

Publié le 25 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Le premier réseau WiFi (Wireless Fidelity, réseau local radio informatique) a été testé avec succès lors du Sommet de la Terre, qui s’est tenu en septembre 2002 à Johannesburg. Depuis cette expérience tentée en terre sud-africaine, les preuves de l’efficacité de cette technologie enfin mature se sont multipliées. Les connexions à Internet sans fil à haut débit à partir d’un ordinateur émetteur se généralisent à grande vitesse, parfois officiellement, souvent en toute illégalité. Si bien que les gouvernements s’efforcent d’accroître leur contrôle sur une technique désormais accessible à tout bon bricoleur.
La guerre des formats a déjà commencé, entre WiFi, Bluetooth et HomeRF entre autres, qui se partagent la très convoitée fréquence des 2,4 GHz. Le format WiFi est le plus efficace pour des connexions à Internet haut débit sur plusieurs centaines de mètres. L’autre intérêt de cette technologie, particulièrement bien adaptée aux pays en voie de développement, réside dans son faible coût et sa simplicité d’utilisation. Une carte WiFi, de la taille d’une carte de crédit, à mettre dans son ordinateur, coûte moins d’une centaine d’euros. Quant à l’émetteur, il ne vaut que quelques centaines d’euros. Il peut même être bricolé à partir de matériel de récupération.
Il n’est donc pas étonnant que les réseaux locaux sans fil aient pu se développer en dehors de tout cadre législatif. Mais si leur usage est toléré, voire permis dans le cadre privé d’un immeuble ou d’une entreprise, l’installation de réseaux WiFi publics est plus sévèrement réglementé. Ainsi, en Afrique du Sud, l’opérateur Telkom avait l’exclusivité de l’utilisation du WiFi jusqu’à la fin de l’année dernière, et la libéralisation du marché se poursuit. Il est vrai que l’enjeu financier de couverture des « hot spots » est capital pour les opérateurs Internet. Il s’agit de lieux publics, situés dans les aéroports, les gares, les centres commerciaux ou les hôtels, où de nombreux utilisateurs nomades peuvent disposer d’un accès Internet, sans fil, facile à mettre en oeuvre.
La technologie WiFi remet en question la stratégie de diffusion de la téléphonie troisième génération, le fameux UMTS (Universal Mobile Telecommunications System). Les bornes UMTS ont l’avantage sur le WiFi de pouvoir fournir un accès Internet, non seulement aux ordinateurs portables, mais aussi aux téléphones mobiles. Plus chères et pas encore opérationnelles, ces bornes voient leur rentabilité remise en question. Nombre d’opérateurs de téléphonie mobile retardent le calendrier de lancement de l’UMTS et parient désormais sur le WiFi. Ainsi, Orange, la filiale de téléphonie mobile de France Télécom, qui est présente dans plusieurs pays africains, va commercialiser, en juin prochain, un nouveau produit, Orange WiFi, pour équiper les hot spots. Les bricoleurs ont saisi l’intérêt de la technique. Maintenant, les opérateurs veulent y apporter leur propre valeur ajoutée, c’est-à-dire leur capacité de mettre en place des réseaux de hot spots compatibles entre eux, qui permettent un vrai nomadisme.

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