L’Afrique du Sud lève 500 millions de dollars pour son premier sukuk

L’Afrique du Sud a levé 500 millions de dollars en obligations compatibles avec la charia (sukuk). Pour sa première incursion sur le marché de la finance islamique, la nation arc-en-ciel a reçu un carnet d’ordres supérieur à 2 milliards de dollars.

Nhlanhla Nene ancien ministre des Finances de l’Afrique du Sud © Government ZA/Flickr

Nhlanhla Nene ancien ministre des Finances de l’Afrique du Sud © Government ZA/Flickr

Publié le 26 septembre 2014 Lecture : 1 minute.

L’Afrique du Sud vient d’émettre son premier sukuk (obligations conformes à la sharia). Si le géant d’Afrique australe a pu lever 500 millions de dollars pour cette première incursion sur le marché de la finance islamique, selon le gouvernement sud-africain, le carnet d’ordres a dépassé 2 milliards de dollars. Toujours selon les mêmes sources, 59 % des investisseurs ayant souscrit à ces obligations se trouvent au Moyen-Orient et en Asie, 25 % en Europe et 8 % aux États-Unis et dans le reste du monde.

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Montages financiers complexes

Cet emprunt, arrangé par BNP Paribas, Standard Bank and KFH Investment, et pour lequel l’Afrique du Sud a été conseillé par le cabinet d’avocats Allen & Overy, arrive à échéance en juin 2020 et porte un coupon annuel de 3,90 %.

Avec ce premier sukuk international réussi, l’Afrique du Sud devrait ouvrir la voie à d’autres pays africains.

Pour être conforme aux règles du Coran – qui interdisent le prêt à intérêt – la structure de cet emprunt « implique la vente et la location de certains actifs [immobiliers] détenus par l’Afrique du Sud. […] Actifs qui devront être revendus au pays au moment du remboursement du sukuk », explique un communiqué du cabinet Allen & Overy.

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Si la complexité des montages financiers nécessaires à l’émission d’obligations conformes à la charia a longtemps été un frein à leur développement en Afrique, les taux extrêmement bas des coupons et l’opportunité que ces emprunts offrent aux pays africains de bénéficier des financements des États du golfe, pourraient bien changer la donne.

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Premier sukuk international

« Il s’agit d’une opération de taille pour la République d’Afrique du Sud, le développement de la finance islamique en Afrique et des marchés internationaux de capitaux islamiques », confirme Anzal Mohammed, directeur du département Finance islamique mondiale du cabinet britannique.

C’est de fait le premier sukuk réalisé à l’international par un pays africain. L’emprunt de l’Afrique du Sud a en effet été admis à la négociation sur la Bourse de Luxembourg.

Jusqu’à présent les trois pays du continent ayant émis de telles obligations l’ont fait sur les marchés régionaux. C’est le cas d’émetteurs réguliers de sukuk tels que la Gambie – qui mise généralement sur des obligations de courte maturité – et le Soudan. Pour sa première incursion sur ce marché, en juin dernier, le Sénégal a levé 200 millions de dollars en coopération avec la Banque islamique du Sénégal – filiale de la Banque islamique de développement- et la Banque ouest-africaine de développement. Avec ce premier emprunt réussi, l’Afrique du Sud devrait – encore une fois – ouvrir la voie à bien d’autres pays africains.

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