Guinée : l’éviction du chef de la Cour constitutionnelle confirmée par Alpha Condé

L’éviction de Kèlèfa Sall de ses fonctions de président de la Cour constitutionnelle, début septembre, avait créé la polémique. Le président guinéen a confirmé son remplacement par Mohamed Lamine Bangoura le 3 octobre.

Alpha Condé, le président guinéen, au palais présidentiel à Conakry en octobre 2016. © Vincent Fournier/JA

Alpha Condé, le président guinéen, au palais présidentiel à Conakry en octobre 2016. © Vincent Fournier/JA

Publié le 4 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Est-ce l’épilogue de la crise qui agitait la Cour constitutionnelle depuis plusieurs mois ? Le président Alpha Condé a signé un décret, lu mercredi 3 octobre sur les antennes de la RTG, officialisant l’éviction de Kèlèfa Sall de ses fonctions de président de la Cour constitutionnelle et son remplacement par Mohamed Lamine Bangoura, qui était jusque-là vice-président de la plus haute juridiction du pays.

Une crise larvée qui a explosé début septembre

La crise, qui couvait depuis trois ans au sein de la Cour constitutionnelle guinéenne, s’est subitement aggravée début septembre. Le 5, huit des neuf conseillers siégeant à la Cour ont adressé à l’Assemblée nationale une motion de défiance listant une série de griefs à l’encontre de Kèlèfa Sall. L’accusant d’être à l’origine des « dysfonctionnements » de la Cour, et de faire preuve de « mépris » et « d’autoritarisme », les conseillers frondeurs réclamaient son limogeage.

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Le 12 septembre, sans attendre la réaction officielle des parlementaires, qu’ils venaient de saisir, les huit magistrats ont rendu un arrêt destituant Kèlèfa Sall de ses fonctions avant d’élire Mohamed Lamine Bangoura à son poste, le 28 septembre. Celui-ci a immédiatement promis de « restaurer la crédibilité de la Cour constitutionnelle ».

La question du troisième mandat

L’affaire a provoqué une bronca au sein de l’opposition guinéenne et d’une partie de la société civile. La cellule guinéenne du Balai citoyen a notamment appelé à plusieurs manifestations, dénonçant des « manœuvres politiques ». En cause, la défiance notoire existant entre Kèlèfa Sall et Alpha Condé avec, en toile de fond, le débat sur un éventuel troisième mandat du président guinéen.

>>> À LIRE – Guinée : le débat autour d’un éventuel 3e mandat d’Alpha Condé fait rage

Lors de la prestation de serment du président guinéen pour son second mandat, le 14 décembre 2015, le président de la Cour constitutionnelle avait mis en garde Alpha Condé contre la tentation éventuelle de se présenter à un troisième mandat : « Évitez toujours les dérapages vers les chemins interdits en démocratie et en bonne gouvernance », avait-il lancé au président nouvellement réélu. « Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes, car si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant. »

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« La seule chose qui m’importe, c’est de tenir les engagements que j’ai pris devant le peuple de Guinée lors de ma réélection », avait répondu Alpha Condé, interrogé sur le sujet par Jeune Afrique en octobre dernier. « Si certains veulent discuter à l’infini du sexe des anges, c’est leur problème. »

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