Maroc : première émission souveraine de sukuks, pour un milliard de dirhams
L’État va émettre un milliard de dirhams de sukuks pour permettre aux banques participatives de s’endetter et de se refinancer. L’État se porte garant à hauteur de 1,1 milliard de dirhams.
Le Trésor public émettra ce vendredi 5 octobre, pour la première fois de son histoire, des Sukuks (des obligations qui respectent les préceptes de l’islam). Attendue depuis de nombreux mois, cette sortie sur le marché interne tombe à pic pour les acteurs de la finance participative au Maroc, qui étaient jusque-là dans l’incapacité de s’endetter et de se refinancer. L’État mettra donc à la disposition de ces établissements un milliard de dirhams (91 millions d’euros) de Sukuks de type Ijara, pour une durée de cinq ans.
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Cette typologie de sukuks est l’équivalent d’un crédit-bail dans la finance classique : ces instruments financiers, conformes à la charia, se basent sur des contrats de location adossés à des biens. Dans le cas de cette émission souveraine, les actifs immobiliers doivent être détenus par l’État, le loyer (capital + rémunération) revenant aux investisseurs.
Mise en place d’un écosystème halal
Cette première émission a fait l’objet d’un décret, cosigné par le chef du gouvernement, Saededdine El Othmani, et le ministre des Finances, Mohamed Benchaaboun, et publié sur le bulletin officiel le 1er octobre dernier. On y apprend notamment que l’État se porte garant de l’opération à hauteur de 1,1 milliard de dirhams.
Le décret précise que c’est un fonds de placements collectifs en titrisation géré par Maghreb titrisation, filiale de la CDG, qui s’occupera de l’émission. Ce dernier a été baptisé « FT Imperium Sukuk CI» et il sera sollicité à chaque émission souveraine en sukuks. Le gendarme de la bourse, l’AMMC, et le Conseil supérieur des Oulémas (CSO) ont donné leur feu vert pour cette sortie.
Cette émission constitue un nouveau pas dans la mise en place de l’écosystème de finance participative au Maroc, permettant enfin aux établissements de placer leurs excédents en trésorerie ou encore de réaliser des investissements. Elle servira de référence pour les prochaines levées, mais aussi pour réguler le marché interbancaire. La prochaine étape sera le lancement des assurances halal, Takaful, tout aussi indispensables au fonctionnement de l’écosystème halal global.
>>> À VOIR : Décryptage vidéo : qu’est-ce que la finance islamique ?
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