Présidentielle au Cameroun : une coalition entre Kamto et Muna toujours en discussion

Jeudi 4 octobre, les négociations allaient encore bon train en vue d’aboutir à une coalition entre Maurice Kamto et Akere Muna. À un peu plus de deux jours du scrutin présidentiel du 7 octobre, un dernier bouleversement n’est pas à exclure.

Akere Muna (à g.) et Maurice Kamto. © Jean-Pierre Kepseu / Adrienne Surprenant/Collectif Item / François Grivelet pour JA

Akere Muna (à g.) et Maurice Kamto. © Jean-Pierre Kepseu / Adrienne Surprenant/Collectif Item / François Grivelet pour JA

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Publié le 4 octobre 2018 Lecture : 3 minutes.

Au Cameroun, les indépendantistes font peser une menace sur la présidentielle du 7 octobre 2018. © Akintunde Akinleye/REUTERS
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Présidentielle au Cameroun : huit candidats dans la course

Huit candidats, dont le président sortant Paul Biya, s’opposent lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Un scrutin qui se déroule dans un contexte sécuritaire tendu, en particulier dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées par un conflit opposant le gouvernement à des séparatistes.

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Et s’ils parvenaient à en faire davantage en quelques heures que dans les quatre derniers mois ? À un peu plus de deux jours de l’élection présidentielle, alors que le tonnerre gronde au-dessus de Yaoundé, la partition de l’opposition n’est pas encore tout à fait achevée. Elle oscille toujours entre une cacophonie et une symphonie, ne sachant trop derrière quel soliste se ranger.

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Le jeudi 4 octobre, Maurice Kamto, candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), et Akere Muna, candidat du Front populaire pour le développement (FDP), discutent toujours, tout en continuant leur campagne respective. Les deux challengers ont tous deux prévu un dernier passage à Maroua, dans cet Extrême-Nord que chacun convoite.

Ils rejoindront ensuite, samedi 6 octobre, le lieu de leur dernier meeting respectif (Douala pour Kamto et Yaoundé pour Muna), puis regagneront leurs quartiers généraux de la capitale le jour du scrutin. Les deux hommes ont prévu d’y voter dimanche, tout comme Paul Biya, qui glissera comme à son habitude son bulletin dans l’urne de l’école publique bilingue de Bastos, à quelques encablures du palais présidentiel qu’il ne compte guère quitter.

Une coalition Kamto/Muna nous assurerait une présence d’observateurs dans chacun des bureaux de vote du pays

« Pression populaire »

Y aura-t-il un bulletin Muna et un bulletin Kamto, face au sempiternel président sortant ? Selon nos informations, l’ancien bâtonnier se refuse à abandonner l’idée d’une coalition. « Il a passé son temps à essayer de rassembler derrière lui, dans la société civile et dans les partis politiques, il ne va pas changer de stratégie maintenant », confie un de ses conseillers. « De plus, une coalition Kamto/Muna nous assurerait une présence d’observateurs dans chacun des bureaux de vote du pays, ce qui essentiel pour contrer le camp Biya. »

Surtout, si l’équipe Muna est persuadée d’avoir effectué une excellente campagne et de pouvoir réaliser un meilleur score que Maurice Kamto, Akere Muna redoute par-dessus tout de se voir juger responsable de l’échec d’une opposition morcelée. « Ce qu’il veut, c’est faire changer le pays. Il a les atouts pour le faire, mais si la pression populaire réclame une coalition derrière Kamto, il prendra ses responsabilités », ajoute notre conseiller.

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Suspense jusqu’au bout

En d’autres termes, Akere Muna refuse d’être celui qui incarnera la victoire de l’ego politique sur l’arithmétique du scrutin. Il ne désespère cependant pas de faire subir le même dilemme à Maurice Kamto et espère toujours convaincre l’ancien ministre délégué à la Justice de se désister en sa faveur. Son retour dans l’Extrême-Nord, en cette fin de campagne, n’est pas étranger à ce dernier espoir : une démonstration de force dans la région la plus fournie en électeurs (près d’1,3 million d’inscrits) pourrait impressionner le MRC.

Mais l’hypothèse d’un ralliement de Kamto à Muna n’est actuellement pas la plus envisagée. « Kamto a l’avantage d’avoir un parti plus ancré dans la vie politique du Cameroun et depuis plus longtemps », analyse un proche de l’opposition. « Il a lui aussi fait une très bonne campagne de terrain et a, comme Akere Muna, la stature d’un homme d’État », confie un autre.

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À moins de trois jours de la présidentielle, le rideau n’est décidément pas encore tombé sur le bal des opposants. Il devrait l’être vendredi ou, au plus tard, samedi, avant les derniers meetings de campagne. Restera encore un adversaire à terrasser, dont le sourire et le slogan (« La force de l’expérience ») s’étale en grand sur les panneaux, abris de bus et autres banderoles à chaque recoin de Yaoundé. Son nom : Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982.

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