Reddition des Moudjahidine

Publié le 25 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Mouvement d’opposition iranien basé en Irak et figurant sur les listes des organisations terroristes établies par les États-Unis (depuis 1997), les Nations unies (2001) et l’Union européenne (2002), les Moudjahidine du peuple, dont les bases ont été bombardées pendant plusieurs jours par l’aviation américaine, ont accepté le cessez-le-feu et déplacé leurs véhicules vers des zones de cantonnement situées à 40 km au nord-est de Bagdad. Cette reddition est intervenue le 21 avril après des négociations avec les forces de la coalition.
Les Moudjahidine disposent en Irak de plusieurs bases sont stationnés en permanence entre 3 000 et 5 000 hommes armés. En bombardant le siège de leur commandement, à Ashraf, à 130 km au nord-est de Bagdad, les Américains ont-ils voulu remercier l’Iran pour sa non-intervention dans le déroulement de la guerre en Irak, comme l’a écrit, le 16 avril, The New York Times ?
Téhéran a certes considéré ces bombardements comme « un signal positif » de Washington, mais il n’écarte pas une possible utilisation du mouvement par les Américains pour faire pression sur la République islamique. Leur crainte est d’autant plus fondée que Mohamed Mohaddessin, l’un des dirigeants du Conseil national de la résistance (CNR), organe politique du mouvement, a déclaré que les Moudjahidine avaient abandonné leurs camps dans le sud de l’Irak contre l’assurance donnée par les Américains que leur base d’Ashraf ne serait pas attaquée.
Créée en 1965, cette organisation islamo-marxiste a pris part au renversement du shah en 1979. Chassée d’Iran en 1981, elle s’est réfugiée en France entre 1981 et 1986, avant de s’implanter en Irak, où son leader, Massoud Radjavi, a proposé ses services aux dirigeants irakiens, qui lui ont permis, en contrepartie, d’attaquer l’Iran depuis leur territoire.
Les Moudjahidine ont mené des centaines d’opérations commandos en Iran qui ont fait des centaines de morts. Dernière en date : en avril 1999, des membres du mouvement ont assassiné, à Téhéran, le général Ali Sayad Chirazi. En 2000, l’Iran a demandé à l’Irak de cesser d’abriter l’organisation, prélude à la normalisation des relations entre les deux pays. En février dernier, Naji Sabri, ex-ministre irakien des Affaires étrangères, introuvable depuis le 20 mars, s’est rendu à Téhéran pour proposer à ses hôtes le démantèlement des bases des Moudjahidine en Irak contre le désarmement de l’opposition irakienne en Iran. Les Iraniens, qui savaient le régime condamné, n’ont pas donné suite.
Les Moudjahidine ont évité de participer à la guerre aux côtés des troupes irakiennes. Ils ont néanmoins perdu une trentaine d’hommes au cours d’affrontements avec des combattants kurdes irakiens. Ces derniers n’ont pas oublié que les opposants iraniens avaient participé à la répression de leur rébellion en mars 1991.

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