Maximum de moyens, minimum de pertes

Face à un ennemi sous-équipé et démobilisé, les troupes de la coalition déplorent un nombre relativement bas de victimes dans leurs rangs.

Publié le 25 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

On sait tout ou presque des 160 soldats américains et britanniques tués pendant la guerre contre l’Irak (du 21 mars au 17 avril). On sait d’où ils viennent, les études qu’ils ont poursuivies, leur situation de famille, leur âge. On dispose de leur pedigree et des circonstances dans lesquelles ils ont trouvé la mort. Ces données ne se recoupant pas d’une source à l’autre, notamment sur la date exacte ou la cause du décès – des enquêtes sont en cours sur les fameux « tirs amis » (Friendly Fires) -, nous avons établi une synthèse aussi objective que possible.
À un soldat près (le sort d’un disparu), le nombre de morts s’élève à 160 : 129 Américains et 31 Britanniques. Les jours les plus meurtriers pour la coalition ont été les 23 et 24 mars (bataille de Nassiriya), avec 41 morts, et ceux du 2 au 5 avril (siège de Bagdad) avec 34 morts. On a compté trois jours de guerre sans aucune victime (les 9, 15 et 16 avril). Les troupes américaines ont perdu des hommes à chacun des vingt-cinq autres jours. Les Britanniques ont subi leurs dernières pertes le 6 avril à Bassora.
Sur les 160 morts, 100 ont perdu la vie au cours des combats (tirs de roquettes ou de grenades, embuscades, attentats suicide). Aucun corps à corps n’a été signalé. Les 60 autres sont pour moitié le résultat de crash d’hélicoptères et de collisions aériennes. Parmi les autres causes recensées : tirs ennemis (6 morts), accidents de véhicule (14), erreurs de manipulation d’armes (5), chutes dans un ravin ou dans une rivière (5).
Pour les experts militaires, c’est la guerre la moins meurtrière de l’histoire des États-Unis, avec une moyenne de 5 pertes humaines par jour, contre 8 pour la guerre du Golfe (1991), 21 pour le Vietnam et 278 pour la Seconde Guerre mondiale. « Nous avons remplacé le manpower par le firepower, explique le général à la retraite Bob Scales. Nos troupes affrontent désormais le moins possible l’ennemi. Nous en tuons le maximum avec des tirs lointains et précis. » Les G.I.’s disposent d’armes plus sophistiquées et beaucoup plus puissantes qu’avant. Mieux encore, leurs vêtements et équipements sont conçus pour réduire tous les risques. Et quand ils sont blessés, des soins médicaux appropriés permettent d’éviter le pire. « Nos soldats sont extrêmement mobiles, mieux protégés et plus tueurs que jamais », affirme Robert Kinney, directeur d’un centre de recherche militaire.
Avec la formation et l’entraînement dont elle bénéficie, l’armée est sur la bonne voie pour parvenir au « soldat parfait » dont rêve l’écrivain américain James Dunnigan. Ce qu’il oublie de dire, c’est que, face aux forces de la coalition, l’armée irakienne était démoralisée, sous-équipée (douze ans d’embargo) et indisciplinée. Mais que feraient les G.I.’s face à un ennemi autrement motivé, comme, par exemple, l’armée nord-coréenne ?

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