Le GSM au secours des paysans

Grâce au portable, les agriculteurs sahéliens se tiennent informés des cours de leurs produits. Et vendent à un meilleur prix.

Publié le 25 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Dans les pays les plus pauvres, l’accès au téléphone fixe n’est pas chose aisée, surtout en zone rurale. Idem pour le cellulaire : les opérateurs de téléphonie mobile concentrent d’abord leurs implantations dans les centres urbains, la connexion des villes permettant de capter le maximum de clients. Toutefois, le coût de mise en place d’un réseau GSM est inférieur à celui d’un réseau fixe. Si bien que la couverture géographique des opérateurs cellulaires s’étend plus rapidement, en particulier grâce aux liaisons satellitaires. Pour tenir compte de la spécificité des communautés rurales, un téléphone cellulaire peut être partagé par plusieurs personnes, celles-ci bénéficiant de messageries séparées.
Les agriculteurs se voient ainsi proposer de nouveaux services. Certains d’entre eux ont besoin de suivre en temps réel l’évolution du prix de vente de leurs produits afin de les négocier au meilleur tarif. Pour les tenir informés au mieux, plusieurs organismes collectent des données sur l’évolution des marchés agricoles en Afrique. La diffusion de ces informations à destination des paysans s’est rapidement accélérée. Au départ faite par voie de presse puis par la radio, elle s’appuie désormais sur le téléphone mobile, en recourant notamment à l’utilisation de SMS. Ces petits messages courts sous forme écrite peuvent être envoyés simultanément à un grand nombre de destinataires. En Ouganda, l’Institut international d’agriculture tropicale collecte, depuis 1999, des données sur dix-neuf produits agricoles dans différents marchés du pays et les diffuse une fois compilées. Les informations sur les prix d’achat, les volumes échangés et l’état des productions en cours sont maintenant données dans les différentes langues régionales soit par radio FM, soit directement sur les téléphones portables des paysans.
Dans le même esprit, la société française Manobi s’est associée à l’opérateur sénégalais Sonatel, filiale de France Télécom, pour proposer aux communautés rurales un service d’informations qui tire profit de la technologie WAP (Wireless Application Protocol). Disponible sur les téléphones mobiles de dernière génération, le WAP donne accès à des sites Internet simplifiés. Le projet a démarré par une expérimentation en septembre 2001, auprès d’une quinzaine de producteurs agricoles de Sébikhotane, à une soixantaine de kilomètres de Dakar. Les prix de vente des produits agricoles pratiqués dans les principaux marchés de la capitale sont collectés quotidiennement. Ils sont ensuite mis à la disposition des abonnés sur plusieurs supports, téléphones portables mais aussi micro-ordinateurs ou Pocket PC. D’après les fondateurs de Manobi, les agriculteurs auraient augmenté, grâce à ce système, leurs revenus de 20 % après déduction des coûts de communication. La phase expérimentale étant concluante, une nouvelle structure Manobi-Sonatel a été créée en janvier dernier pour diffuser ce service. Heureusement pour ceux qui n’ont pas encore de téléphone WAP, les informations sont accessibles par SMS sur un téléphone portable classique, et par messagerie vocale grâce à un téléphone fixe.

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