Présidentielle au Cameroun : Akere Muna se désiste et forme une coalition avec Maurice Kamto

Akere Muna a finalement annoncé le 5 octobre qu’il se désistait de la course à la présidentielle au profit de Maurice Kamto, avec qui il forme désormais une coalition. Le candidat du MRC s’affirme comme le principal représentant de l’opposition pour le scrutin du 7 octobre.

Akere Muna et Maurice Kamto (à droite). © Jean-Pierre Kepseu / Adrienne Surprenant/Collectif Item

Akere Muna et Maurice Kamto (à droite). © Jean-Pierre Kepseu / Adrienne Surprenant/Collectif Item

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Publié le 6 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Au Cameroun, les indépendantistes font peser une menace sur la présidentielle du 7 octobre 2018. © Akintunde Akinleye/REUTERS
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Présidentielle au Cameroun : huit candidats dans la course

Huit candidats, dont le président sortant Paul Biya, s’opposent lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Un scrutin qui se déroule dans un contexte sécuritaire tendu, en particulier dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées par un conflit opposant le gouvernement à des séparatistes.

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Ils ont attendu les dernières 36 heures pour se mettre d’accord. Comme Jeune Afrique l’avait laissé entendre le jeudi 4 octobre, Maurice Kamto et Akere Muna se sont finalement accordés, vendredi 5 octobre, sur l’opportunité de monter une coalition pour la présidentielle du 7 octobre. L’ancien bâtonnier a accepté de se désister au profit de l’ex-ministre délégué à la Justice.

« Akere Muna accepte de retirer sa candidature à la présidence de la République (…) et de soutenir Maurice Kamto », peut-on lire dans le communiqué rendu public vendredi à 21h30, heure locale.

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Par ailleurs, Akere Muna « réitère son appel aux autres candidats qui s’opposent à Paul Biya » afin qu’ils « retirent leurs candidatures à la présidence camerounaise pour jeter tout leur poids et leur soutien au candidat Maurice Kamto. »

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Les deux hommes, qui négociaient depuis plusieurs mois, se sont rencontrés une dernière fois en personne le 5 octobre au matin à Garoua, dans la région du Nord, où tous deux se trouvaient en campagne.

Mais l’accord n’avait pu être complètement trouvé, quelques points restant à discuter. Malgré les rumeurs émanant des deux états-majors durant tout la journée, il aura fallu quelques heures de négociations supplémentaires pour officialiser définitivement la coalition.

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Avantage à Kamto

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Cette dernière profite avant tout à Maurice Kamto. Le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) se place ainsi en chef de file de l’opposition, alors que Joshua Osih, le challenger du Social democratic front (SDF), peine toujours à rassembler. Il devrait également pouvoir asseoir sa position dans le septentrion (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord), où Muna a réalisé une belle campagne.

>>> À LIRE – Présidentielle au Cameroun : le septentrion sera-t-il le juge de paix de l’élection ?

Surtout, comme le confiait un partisan de l’ancien bâtonnier à Jeune Afrique, la coalition assure à son candidat la possibilité d’avoir des observateurs dans chacun des bureaux de vote du pays, afin d’enrayer la « fraude massive » que l’opposition redoute de la part du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

« Kamto a su s’imposer parce qu’il est entré en campagne plus tôt et qu’il a un parti structuré qui fonctionne depuis 2012 », confie un membre de la nouvelle coalition. « Akere n’a pas voulu qu’on lui colle l’image de l’homme qui n’a pas voulu se rallier. Il a préféré être celui qui a su oublier son ego, même s’il pensait sincèrement avoir les capacités pour changer le Cameroun », ajoute un autre.

Les Camerounais vont-ils comprendre qu’un des candidats majeurs a disparu ?

« 2018 n’est pas 2011 »

N’est-il pas trop tard, à seulement quelques heures du scrutin ? « Les bulletins ont déjà été imprimés et distribués. Est-ce que les Camerounais vont comprendre qu’un des candidats majeurs a disparu ? Et, si ce n’est pas le cas, est-ce qu’on a le temps de leur expliquer ? », s’interroge une habituée des campagnes électorales.

« Nous ne laisserons pas la clique à Biya faire ce qu’elle veut de cette élection. Cette fois, ça passe ou ça casse. 2018 n’est pas 2011 », lançait, vendredi matin Paul Éric Kingue, le directeur de campagne de Maurice Kamto, lors d’une conférence de presse du MRC.

>>> À LIRE – Cameroun : Biya forever ?

Excès d’optimisme ? Du côté du RDPC, l’heure est toujours à la sérénité. Mais une chose est sûre, avec le ralliement d’Akere Muna à Maurice Kamto, l’opposition a au moins mis un peu plus de chance de son côté.

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