Le Burkina se met aux génériques
Ouagadougou signe une convention avec le laboratoire Cipla pour la fourniture de médicaments anti-VIH à des prix abordables.
Publié le 28 avril 2003 Lecture : 1 minute.
C’est un petit événement. Le gouvernement du Burkina Faso a signé, le 22 avril, une convention avec le laboratoire pharmaceutique indien Cipla, bien connu pour avoir outrepassé les brevets des grandes firmes et produit des antirétroviraux (ARV) génériques. Vilipendé dans un premier temps, Cipla a finalement été reconnu par l’Organisation mondiale de la santé et l’Onusida en mars 2001. Les agences onusiennes se félicitaient alors « de la proposition du fabricant de génériques de travailler avec Médecins sans frontières pour fournir des médicaments anti-VIH à un prix abordable aux personnes qui en ont besoin dans les pays en développement ». Depuis, si le « génériqueur » indien approvisionne toujours l’association au prix de 350 dollars annuels la trithérapie individuelle, il a également engagé des partenariats avec les gouvernements, auxquels il propose le même cocktail d’ARV à 600 dollars pour une année de traitement.
Concrètement, au Burkina, cela signifie que les séropositifs n’auront plus que 40 000 F CFA (60 euros) à débourser chaque mois, contre 82 000 F CFA avant cet accord. Les ARV fabriqués par Cipla devraient donc faciliter l’accès au traitement. D’autant plus qu’Alain Yoda, le ministre de la Santé, a annoncé avoir également déposé une demande de financement auprès du Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose. Cette manne serait consacrée par les autorités à la prise en charge d’une partie des frais médicaux. Dans le meilleur des cas, les Burkinabè devraient donc disposer d’ici peu d’ARV et d’un suivi biologique pour un coût de 3 000 F CFA par mois. Ce qui, à n’en pas douter, permettra de tirer vers le haut le nombre de séropositifs sous traitement. Actuellement, moins de 2 % des besoins sont couverts : ils sont 675, pour 50 000 bénéficiaires potentiels.
