L’éditeur qui fait trembler « Le Monde »

Publié le 28 avril 2003 Lecture : 1 minute.

C’est peu dire : La Face cachée du « Monde », de Pierre Péan et Philippe Cohen, était très attendue dans le microcosme parisien. Mais huit jours avant sa parution, Claude Durand, le patron de Fayard, dissimulait encore qu’il en avait signé le contrat. Même Jean-Luc Lagardère, propriétaire d’Hachette (dont dépend cet éditeur), n’en savait rien.
Inconnu du grand public, Claude Durand a été propulsé sur le devant de la scène avec cette bombe médiatique. En quarante ans de carrière, cet ancien instituteur n’avait jamais sorti un tel best-seller. Tiré à près de 300 000 exemplaires, il s’en écoulait début mars 20 000 par jour. Un record. Mais ce sexagénaire n’en est pas à son premier succès. Il connaissait bien Péan pour avoir déjà publié ses enquêtes sur Mitterrand (Une jeunesse française) et sur TF1 – respectivement 210 000 et 130 000 exemplaires vendus. Les éventuelles mesures de rétorsion ne l’ont pas dissuadé. La menace d’un procès brandie par la direction du Monde ? Le risque de voir ses futures parutions boycottées par le quotidien ? « J’ai mesuré ce danger, assure-t-il. Mais je me devais de publier ce livre courageux. »
Ceux qui le connaissent n’en sont pas étonnés. « Homme de coups, il ne vit que pour l’édition », explique admiratif Jean-Marc Roberts, le patron des éditions Stock, qui a travaillé à ses côtés. Bourreau de travail, traducteur du Colombien García Márquez, Durand possède aussi les droits mondiaux de Soljenitsyne. De l’avis de tous, il est l’un des meilleurs pros de Paris. Mais aussi le plus intransigeant et le plus rancunier. s

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