Haïti, Aristide et les requins…

Publié le 28 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

J’ai beaucoup apprécié le travail de Francis Kpatindé sur Haïti (n° 2204). En effet, il a expliqué les faits tels qu’ils sont. J’ai aimé sa démarche qui consiste à pousser les lecteurs à s’intéresser aux causes de la souffrance du peuple haïtien. Malheureusement, nous sommes seuls dans une région où les requins ne manquent pas.
Les pays soi-disant amis pensent que les Haïtiens sont incapables de se gouverner. Je leur réponds que nous avons su nous gouverner jusqu’au jour la politique impérialiste des États-Unis accorda un soutien sans faille à une dictature sanguinaire pour mater les vrais patriotes en leur collant l’étiquette communiste.
Aujourd’hui, on s’étonne de la misère du pays. On a détruit l’économie locale, et on s’étonne que le pays soit au bord de la banqueroute ! Le peuple a beaucoup de mal à voir le vrai visage de l’opposition. Est-ce que les opposants sont les défenseurs du conservatisme et de l’impérialisme (Haïtiens = main-d’oeuvre bon marché) ? Est-ce qu’ils vont composer avec le grand voisin pour l’aider à installer une base militaire à Haïti ?
Moi ou le chaos ! C’est le choix que le président Jean-Bertrand Aristide est en train de proposer au peuple haïtien. Le seul problème est que ses opposants sont nombreux et n’hésiteront pas à instaurer le chaos. L’ONU pourra alors mettre le pays sous sa tutelle.
Je m’adresse à ces messieurs de l’ONU et de l’OEA (Organisation des États américains). Si vous voulez aider votre enfant à marcher, vous commencez par l’aider à se mettre debout puis vous lui tenez la main en avançant doucement. S’il fait une bêtise, vous le réprimandez. Je ne pense pas que vous le priviez de nourriture parce qu’il n’a pas su marcher correctement… Vous manipulez les personnes, vous provoquez des manifestations violentes pour réclamer le départ d’un président et vous vous étonnez que le pouvoir réprime et ne respecte pas les droits de l’homme.
Africains, Antillais, descendants d’esclaves… Vous qui combattez pour la justice, le combat du peuple haïtien est aussi le vôtre. Ce peuple ne possède pas d’armes de destruction massive. Il n’abrite pas des terroristes internationaux. Il ne menace pas ses voisins. Mais il est sanctionné à cause d’une élection frauduleuse. Tout cela ressemble à un complot. Combien faudra-t-il de morts pour qualifier cette attitude de la communauté internationale de crime contre l’humanité ?
Odéël Dorceus, France

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