Prix Nobel décerné à Mukwege : ce qu’en pense vraiment le camp Kabila
Au-delà des félicitations sincères ou de façade, l’entourage du président congolais, Joseph Kabila, ne voit pas d’un bon œil le prix Nobel de la paix décerné vendredi au docteur Denis Mukwege, un « grand critique » du pouvoir de Kinshasa.
![Le prix Nobel de la paix décerné le vendredi 5 octobre 2018 à Denis Mukwege, à Oslo. © Fredrik Hagen/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/10/08/mukwege.jpg)
Le prix Nobel de la paix décerné le vendredi 5 octobre 2018 à Denis Mukwege, à Oslo. © Fredrik Hagen/AP/SIPA
« Ça sent mauvais, ce prix Nobel de la paix. » Dans l’entourage du président Joseph Kabila, certains osent ainsi – en plaisantant, s’empressent-ils de préciser -, mépriser la récompense décernée, le vendredi 5 octobre, à Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes » violées dans l’est de la RDC.
Et pour cause ? Ces dernières années, le gynécologue le plus célèbre du pays a décidé de « plus se contenter de soigner les conséquences » mais de « s’attaquer aussi aux causes » de la persistance des violences sexuelles dans cette partie du territoire national, en proie depuis plus d’une décennie à l’activisme des groupes armés nationaux et étrangers.
Depuis, que ce se soit à la tribune des Nations unies, devant le Parlement européen ou sur les plateaux de différents médias internationaux, le médecin directeur de l’Hôpital de Panzi, lauréat du prix Sakharov en 2014, ne cesse de dénoncer l’inexistence de l’État en RDC. « La population est abandonnée à son propre sort », confiait-il à Jeune Afrique début 2013.
Ambassadeur et porte-voix des sans voix, le « docteur Miracle » plaide désormais en faveur d’une transition sans les dirigeants actuels. Car, à ses yeux, ces derniers ne peuvent conduire le peuple aux élections démocratiques et crédibles. « La solution, c’est plutôt de lutter pacifiquement pour la libération totale du pays », a-t-il lancé début juillet à ses compatriotes.
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