Congo-Brazzaville : le gouvernement prévoit un budget 2019 en hausse de 44 %

Les autorités congolaises envisagent une hausse du budget de l’État de 44 % par rapport à l’exercice 2018, atteignant 3,5 milliards d’euros. Dans un contexte de hausse des prix du pétrole, l’objectif est de soutenir une « reprise progressive de la croissance », selon le Premier ministre, Clément Mouamba.

Le ministre congolais des Finances et du Budget, Calixte Nganongo. © Ministère congolais des Finances

Le ministre congolais des Finances et du Budget, Calixte Nganongo. © Ministère congolais des Finances

VICTOR_BERENGER-ConvertImage

Publié le 8 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Lors du conseil des ministres du Congo-Brazza qui s’est tenu le 6 octobre, le ministre congolais des Finances et du Budget, Calixte Nganongo, a présenté le projet de loi de finance 2019.

Ce texte prévoit une hausse du budget de l’État 2019 de 44 % par rapport à l’exercice précédent, passant de 1 602,6 milliards de francs CFA (2,4 milliards d’euros) à 2 308,8 milliards de FCFA. Le budget général s’établit à 2 226,2 milliards de FCFA (3,4 milliards d’euros).

la suite après cette publicité

Des prévisions basées sur un baril à 70 dollars

Selon le gouvernement, les recettes budgétaires vont progresser de 46 %, à 2 226,2 milliards de FCFA, tirées par la croissance de la catégorie « autres recettes » de 82 %. Comptant pour 60 % des revenus publics en 2019, cette catégorie était constituée à 98 % de ventes de cargaisons pétrolières en 2018.

Les revenus pétroliers sont calculés sur la base d’une production d’environ 360 000 barils par jour. En 2019, « le brut congolais sera vraisemblablement vendu à un prix moyen de 70 dollars », précise le compte-rendu du conseil des ministres.

Les revenus fiscaux, qui représentent 37 % des recettes budgétaires, ne progressent que de 11 %. Le gouvernement congolais évalue le taux de croissance à 3,7 % fin 2019, contre 2 % à la fin 2018. Cette reprise est liée à « un raffermissement du secteur hors pétrole, qui devrait renouer avec la croissance, après une période de récession », souligne Calixte Nganongo.

Reprise progressive de la croissance

Les dépenses budgétaires n’augmentent que de 27 %, à 1 656 milliards de F CFA. Les principaux postes budgétaires sont les dépenses de transferts (36 %), les dépenses de personnel (23 %) et les dépenses d’investissement (21 %). La charge de la dette compte pour 7,3 % du budget 2019, d’après les autorités congolaises.

la suite après cette publicité

« L’augmentation du budget de l’État augure une reprise progressive de la croissance, même si les marges ainsi dégagées devront être affectées en priorité à la réduction des déséquilibres internes », estime le premier ministre Clément Mouamba, cité par le compte-rendu du conseil des ministres.

Au total, le Congo devrait dégager un excédent budgétaire de 569,840 milliards de F CFA, qui sera utilisé pour combler un déficit de trésorerie de 1 024 milliards de F CFA. Restera un gap de financement de 454 milliards de F CFA, pour lequel le gouvernement compte mobiliser un appui des bailleurs internationaux.

la suite après cette publicité

La dette publique a triplé depuis 2010

La dette de l’État congolais a triplé depuis 2010, atteignant 110 % du PIB. Le pays tente d’obtenir un financement du Fonds monétaire international depuis mars 2017 afin de relancer son économie.

Au cours des derniers mois, le FMI a reprogrammé plusieurs fois l’examen du programme destiné au Congo, sans en expliquer les raisons. Denis Sassou Nguesso s’est rendu en Chine début septembre 2018, à l’occasion du Forum sur la coopération sino-africaine, afin de solliciter le soutien de Pékin dans les négociations avec le Fonds, rapporte Bloomberg.

En raison de la hausse des prix et de la production pétrolière, le Congo a enregistré un rebond de 1,9 % au premier trimestre 2018, après un recul de 2,6 % sur l’année 2017. L’application du budget 2018 connait cependant des difficultés : au 30 juin 2018, le recouvrement des recettes budgétaires était de 43 % inférieur au prévisions, reconnait la communication gouvernementale. Elles sont liées à « l’insuffisante activité du secteur hors pétrole qui peine à abonder les finances publiques nationales ».

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires