Présidentielle au Cameroun : Maurice Kamto revendique sa victoire avant la proclamation des résultats

Le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a revendiqué sa victoire à la présidentielle, au lendemain du vote du 7 octobre, alors que les résultats officiels ne sont pas encore connus.

Maurice Kamto, en mai 2018 à Paris. © Jacques Torregano pour JA

Maurice Kamto, en mai 2018 à Paris. © Jacques Torregano pour JA

Publié le 8 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Au Cameroun, les indépendantistes font peser une menace sur la présidentielle du 7 octobre 2018. © Akintunde Akinleye/REUTERS
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Présidentielle au Cameroun : huit candidats dans la course

Huit candidats, dont le président sortant Paul Biya, s’opposent lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Un scrutin qui se déroule dans un contexte sécuritaire tendu, en particulier dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées par un conflit opposant le gouvernement à des séparatistes.

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Maurice Kamto a revendiqué la victoire et réclamé la mise en place d’une « transmission pacifique du pouvoir », lors d’une conférence de presse organisée lundi 8 octobre à son quartier général de campagne, à Yaoundé, au lendemain du scrutin. Dans son discours, le candidat du MRC n’a pourtant donné aucun chiffre à l’appui de ses affirmations ni précisé sur la base de combien de procès-verbaux il se base pour proclamer sa victoire face à Paul Biya.

Légalement, les PV de chaque bureau, après vérifications par Elecam, l’organe chargé d’organiser les élections au Cameroun, doivent être transmis au Conseil constitutionnel, seul habilité à proclamer les résultats dans les quinze jours suivant le scrutin.

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« Alternance démocratique »

« J’ai reçu mission de tirer le penalty historique. Je l’ai tiré ; le but a été marqué », a lancé le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), déclenchant un tonnerre d’applaudissements parmi ses partisans qui assistaient à la conférence de presse.

« J’ai reçu du peuple un mandat clair que j’entends défendre jusqu’au bout », a-t-il ajouté. « J’invite le président de la République sortant à organiser les conditions d’une transmission pacifique », a-t-il par ailleurs déclaré.

Affirmant que le scrutin de dimanche avait débouché sur « une alternance démocratique du pouvoir », il a appelé à « mettre le Cameroun à l’abri d’une crise postélectorale dont notre pays n’a pas besoin, car elle compromettrait son avenir. »

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S’adressant à Paul Biya, il a affirmé : « Je lui assure à lui-même et à sa famille toutes les conditions de sécurité, d’immunité dues à son statut et au rang des siens. » Il en « appelle au sens républicain » des forces de défense et de maintien de l’ordre  « afin qu’elles accompagnent positivement ce moment solennel et historique auquel le peuple camerounais nous a conviés collectivement de façon mémorable. »

Toute forme de remise en cause du verdict des urnes en dehors des voies légales ne sera pas tolérée

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Vendredi soir, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, avait invité « tous les acteurs politiques (…) à faire preuve d’un sens de responsabilité afin que le processus qui a si bien commencé se termine dans le même esprit ». Le ministre avait également prévenu : « Toute forme de remise en cause du verdict des urnes en dehors des voies légales ne sera pas tolérée. »

Ancien ministre délégué à la Justice et avocat, Maurice Kamto, 64 ans, avait reçu vendredi le soutien d’un autre candidat de poids, Akere Muna, qui s’était retiré de la course en sa faveur. Celui-ci était présent au moment de la déclaration du candidat du MRC.

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