RDC : Ramazani Shadary et 14 autres proches de Kabila demandent la levée des sanctions de l’UE

À moins de trois mois des élections en RDC, l’avocat belge Thierry Bontinck a indiqué lundi 8 octobre à Jeune Afrique qu’Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin du président Joseph Kabila, et quatorze autres proches du chef de l’État congolais, demandent à l’UE de lever des sanctions prises à leur encontre.

Emmanuel Ramazani Shadary, en 2018, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. © Ministère congolais de l’Intérieur et de la Sécurité

Emmanuel Ramazani Shadary, en 2018, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. © Ministère congolais de l’Intérieur et de la Sécurité

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Publié le 9 octobre 2018 Lecture : 3 minutes.

C’est désormais parti pour une course contre la montre. Les élections approchent et certains responsables de la majorité demeurent sous le coup de sanctions de l’Union européenne. Entre le 24 septembre et le 2 octobre, un de leurs défenseurs, Me Thierry Bontinck, a séjourné à Kinshasa où il a eu des entretiens avec ses quinze clients, tous des proches du président Joseph Kabila. Parmi eux : Emmanuel Ramazani Shadary, candidat de la coalition au pouvoir à la présidentielle prévue le 23 décembre.

De retour à Bruxelles, l’avocat décide de passer à l’offensive. « Malgré leurs demandes répétées depuis plus d’un an et les nombreuses explications documentées, le Conseil de l’Union européenne ne réserve aucune réaction positive aux demandes d’être entendues des 15 personnalités congolaises concernées par les sanctions afin d’apporter leur version des faits qui leur sont reprochés », explique-t-il dans un communiqué transmis daté du 9 octobre, co-signé avec son associé, Me Patrick De Wolf.

Des candidats sous le coup de sanctions

Le dernier recours en date remonte au mois de février. Par l’entremise de mêmes avocats belges, ces quinze dignitaires du régime de Kinshasa avaient sollicité leur audition devant le Conseil de l’UE.

Mais rien n’y fait, selon la défense. « Les éléments apportés par les 15 personnalités et leur volonté affirmée à de nombreuses reprises de collaborer aux devoirs d’enquête qui auraient dû être mis en œuvre ne permettent plus aujourd’hui de maintenir à leur encontre ces sanctions humiliantes, dégradantes et disproportionnées tant par leurs effets que par le grave préjudice d’image qu’elles imposent à des personnes qui, pour certaines, sont candidates aux scrutins électoraux majeurs qui se tiendront le 23 décembre 2018 », soutient la défense.

« C’est une situation bien particulière pour certains de mes clients : l’UE leur reproche d’avoir essayé de ne pas faire quelque chose pour lequel ils sont aujourd’hui acteurs », résume Me Thierry Bontinck.

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