Comment on recrute un informateur

Publié le 28 avril 2003 Lecture : 1 minute.

Une fois la « source » potentielle repérée, l’officier traitant l’approche sous un prétexte plausible ou en créant un semblant de hasard. Puis il s’efforce de nouer une relation amicale qui l’autorise à poser progressivement des questions indiscrètes. Cela peut prendre des mois, et même plus.
« Le recrutement proprement dit [est la] phase charnière qui donne des ulcères aux officiers traitants, car c’est le moment où ils se découvrent : « Je travaille pour les services français. Vous m’avez fourni des renseignements importants. Mon service souhaite que nous poursuivions cette collaboration qui permet de lutter contre la dictature au pouvoir dans votre pays. Acceptez-vous de continuer ? »
« La plupart des sources accusent le coup. Elles sont en état de choc. La personne qui leur fait face se présentait jusque-là comme un ami fiable. C’est en réalité un ignoble individu agissant à des fins intéressées, et peu recommandable. […]
« Aussi paradoxal que cela puisse paraître, très peu de contacts se rebiffent. […] Un ami proche se révèle être un judas ; on pourrait s’attendre à une attitude tranchée et contre-offensive. Pour la plupart, les sources acceptent pourtant de poursuivre la relation, malgré leur crainte ou leur indignation, et le sentiment d’avoir été trahi au dernier degré. […] En fin de compte, que peut-il leur arriver de pire ? La seule personne en qui elles ont réellement confiance, à qui elles ont confié des secrets importants, a abusé de leur crédulité et de leur naïveté. »

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