Francophonie : l’épineuse candidature de l’Arabie saoudite

La Gambie, l’Irlande, l’État américain de la Louisiane et Malte ont demandé à intégrer l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) à l’occasion du sommet d’Erevan. Les chefs d’État doivent aussi se prononcer sur le cas, beaucoup plus épineux, de l’Arabie saoudite.

Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’OIF, lors de l’ouverture du sommet d’Erevan, le 7 octobre 2018. © Creative Commons / Flickr / OIF

Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’OIF, lors de l’ouverture du sommet d’Erevan, le 7 octobre 2018. © Creative Commons / Flickr / OIF

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Publié le 9 octobre 2018 Lecture : 1 minute.

Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement de Paul Kagame et candidate au poste de secrétaire générale de l’OIF, à Paris le 20 septembre 2018 © Bruno Levy pour JA
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La Francophonie retourne à l’Afrique

La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a été désignée vendredi 12 octobre secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour un mandat de quatre ans. Retour sur plusieurs mois de tractations diplomatiques entre le Rwanda, la France, l’Union africaine et le Canada.

Sommaire

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) devrait bientôt passer de 84 à 88 États membres. Quatre nouveaux pays se sont en effet portés candidats au statut de membre observateur à l’occasion du sommet d’Erevan : la Gambie, l’Irlande, l’État américain de la Louisiane et Malte.

Ils espèrent pouvoir rejoindre une organisation qui constitue un réseau d’influence sur la scène international. Leurs dossiers doivent être étudiés par les chefs d’État lors du sommet, les 11 et 12 octobre, ce qui est généralement une formalité.

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Une question de valeurs

Ce ne sera pas le cas pour un autre dossier sur lequel ils vont devoir trancher : le cas beaucoup plus épineux de l’Arabie saoudite, qui avait présenté sa candidature dès le sommet d’Antananarivo, en 2016. Celle-ci est soutenue par plusieurs pays du continent, dont le Maroc et le Sénégal. Elle gêne toutefois nombre de membres, tant la monarchie saoudienne parait en contradiction avec les valeurs de l’OIF sur les droits humains, les droits des femmes ou encore la démocratie.

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Le Canada, qui est un membre influent de la Francophonie – il est le deuxième contributeur financier de l’organisation, derrière la France -, est notamment en plein conflit diplomatique avec le royaume depuis le mois d’août : Riyad a en effet expulsé l’ambassadeur canadien Dennis Horak, après que la diplomatie canadienne avait demandé la « libération immédiate » de militants des droits humains dans le pays.

L’affaire Jamal Khashoggi, ce journaliste saoudien porté disparu depuis un rendez-vous au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre, pourrait aussi peser contre la candidature saoudienne.

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Lors du sommet d’Antananarivo, en 2016, déjà, son dossier avait été jugé incomplet et renvoyé à un examen ultérieur. L’OIF a depuis envoyé une mission d’observation sur place, qui a remis son rapport sous scellés aux chefs d’État francophones.

Trois demandes de promotion émanant de membres observateurs doivent par ailleurs être étudiées à Erevan : ceux des Émirats arabes unis, du Kosovo et de la Serbie, qui souhaitent accéder au rang de membre associés.

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