Mauritanie : Cheikh Ould Baya élu président de l’Assemblée nationale

Élu président de l’Assemblée nationale le 8 octobre, Cheikh Ould Baya, un député issu du parti au pouvoir et un proche du président Mohamed Ould Abdelaziz, a recueilli 118 voix contre 27, face au candidat du parti islamiste Tawassoul.

Cheikh Ould Baya, le nouveau président de l’Assemblée nationale mauritanienne. © Capture écran/YouTube/
CGLUAfrique-UCLGAfrica

Cheikh Ould Baya, le nouveau président de l’Assemblée nationale mauritanienne. © Capture écran/YouTube/ CGLUAfrique-UCLGAfrica

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 9 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Le député de l’Union pour la République (UPR, majorité) de Zouerate, Cheikh Ould Baya, a été élu lundi 8 octobre président de l’Assemblée nationale issue des élections législatives du 1er et du 15 septembre. Il a recueilli 118 voix contre 27 pour Assouvi Ould Cheibani, député du parti islamiste Tawassoul. Il y a eu quatre abstentions et deux bulletins nuls.

L’ouverture de la session parlementaire et l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale étaient programmées pour le 1er octobre, mais elles ont été retardées d’une semaine. Victime d’un accident de la route et blessé à la colonne vertébrale, Cheikh Ould Baya avait en effet été brièvement hospitalisé à l’hôpital Percy, en région parisienne, en France.

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Un proche du président

Ancien colonel, le nouveau président est un important notable de la majorité. Maire sortant de Zouerate, la ville minière du fer, ancien président de l’association des maires de Mauritanie, il a été le négociateur des accords de pêche avec l’Union européenne. Il est un ami très proche du président Mohamed Ould Abdelaziz, qu’il reçoit régulièrement chez lui.

Coutumier des déclarations tonitruantes, il avait soulevé un tollé en affirmant, pour justifier la modification de l’hymne national par référendum en août 2017, que celui-ci avait été composé par un goumier de l’armée française.

Le président Aziz a soufflé le chaud et le froid en ce qui concerne son avenir et la fin de son mandat au printemps 2019. À plusieurs reprises, il a promis qu’il ne modifierait pas la Constitution pour pouvoir se présenter une troisième fois à l’élection présidentielle. Toutefois, il a laissé ses partisans réclamer à cor et à cri cette réforme constitutionnelle. Les observateurs mauritaniens et étrangers sont convaincus que Mohamed Ould Abdelaziz tiendra parole, mais qu’il ne quittera pas la scène politique pour autant.

>>> À LIRE – Mauritanie : derrière les législatives, la suspicion d’un troisième mandat pour Aziz

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Deuxième acte du projet politique d’Aziz

L’élection d’une Assemblée nationale où son parti dispose d’une majorité écrasante a été le premier acte de son projet politique. Celle de Cheikh Ould Baya est le deuxième. La troisième sera la nomination d’un Premier ministre dans les prochains jours. Le quatrième sera, à une date indéterminée, la désignation d’un candidat à sa succession. Ce ne pourra être qu’un intime capable d’accepter sa présence dans le paysage politique mauritanien, voire son intervention dans l’action du gouvernement et qui n’instruira pas un inventaire à charge ou un procès au sujet de ses deux mandats à la tête de la Mauritanie.

Compte tenu de ces conditions requises, les parieurs ne voient que son frère d’armes, le général et chef d’état-major Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, dit Ghazouani, capable de les remplir.

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