Francophonie : le Canada et le Québec retirent leur soutien à Michaëlle Jean

Le gouvernements du Canada et du Québec ont annoncé mardi qu’ils se rallieraient au « consensus » en faveur de la candidature de la Rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de l’OIF.

Michaëlle Jean, ex-secrétaire générale de la Francophonie, au siège de l’OIF à Paris le 1 octobre 2018. © Bruno Levy pour JA

Michaëlle Jean, ex-secrétaire générale de la Francophonie, au siège de l’OIF à Paris le 1 octobre 2018. © Bruno Levy pour JA

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 10 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement de Paul Kagame et candidate au poste de secrétaire générale de l’OIF, à Paris le 20 septembre 2018 © Bruno Levy pour JA
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La Francophonie retourne à l’Afrique

La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a été désignée vendredi 12 octobre secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour un mandat de quatre ans. Retour sur plusieurs mois de tractations diplomatiques entre le Rwanda, la France, l’Union africaine et le Canada.

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« Le Canada est prêt à se rallier au consensus, comme le veut la façon de faire en Francophonie », a indiqué mardi soir Jeremy Ghio, l’attaché de presse de la ministre canadienne de la Francophonie, Mélanie Joly, dans un e-mail adressé aux médias.

Chances de réélection trop faibles

« Après analyse et considérant le consensus africain qui se dessine au Sommet de la Francophonie d’Erevan, le Premier ministre désigné du Québec, M. François Legault, annonce qu’il ne soutiendra pas le renouvellement du mandat de Mme Michaëlle Jean au poste de secrétaire générale de la Francophonie », a pour sa part indiqué le cabinet du nouveau Premier ministre québécois dans un communiqué. « Il était devenu évident que les chances de Mme Jean étaient très minces de l’emporter« , confie à Jeune Afrique une source proche du dossier.

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Ces dernières heures, les représentants du Canada ont sondé les délégations présentes à Erevan, en amont du Sommet des chefs d’État qui doit débuter jeudi 11 octobre, et conclu que les chances de réélection de Michaëlle Jean étaient trop faibles. « Elle a fait du très bon travail, mais les chiffres sont les chiffres », explique notre source proche du dossier.

Candidature maintenue

« Un consensus suppose un débat qui doit se faire dans les règles, a pour sa part réagi, mercredi matin, Bertin Leblanc, le porte-parole de Michaëlle Jean. Le sommet commençant demain [jeudi 11 octobre], nul doute que cette discussion aura lieu entre les chefs d’État et de gouvernement à huis clos ».

Il est temps de laisser place à un nouveau style de gestion

Le Canada a par ailleurs tenu à saluer « le travail de Mme Jean à la tête de la Francophonie, notamment en ce qui a trait à l’éducation des filles et l’émancipation des femmes ».

« Nous voulons que le sommet soit l’occasion de discuter des priorités des chefs d’État et de gouvernement pour les prochaines années, ajoute Jérémy Ghio dans son e-mail. Nous allons continuer de promouvoir le fait français, les valeurs de démocratie et de droits de la personne, et la croissance économique qui profite au plus grand nombre au sein de l’Organisation et ailleurs sur la scène internationale. »

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« Je veux reconnaître le travail de Mme Jean au cours des dernières années, notamment auprès des femmes et des jeunes, mais il est maintenant temps de laisser place à un nouveau style de gestion », a pour sa part ajouté le Premier ministre désigné du Québec, François Legault.

La désignation de Louise Mushikiwabo par les chefs d’État francophones, lors de leur huis clos prévu vendredi 12 octobre à Erevan, apparaît donc désormais comme une simple formalité.

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