Afrique : augmentation de l’aide américaine en trompe l’il

Publié le 28 avril 2003 Lecture : 1 minute.

Les discours américains sur la relance de la coopération avec l’Afrique subsaharienne ne cessent de se multiplier. Mais ils ne résistent pas à l’examen. Selon le projet de budget pour l’exercice 2004, présenté le 3 avril au Congrès, l’aide bilatérale accordée à la sous-région a légèrement augmenté en volume tout en diminuant en pourcentage. Elle est ainsi passée de 1,2 milliard de dollars en 2002 (soit 6,3 % de l’aide totale des États-Unis) à 985 millions en 2003 (5,6 %) et 1,1 milliard en 2004 (5,5 %). Les quarante-huit pays concernés reçoivent environ la moitié de l’aide allouée aux quatre pays d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie et Égypte), soit 1,9 milliard de dollars en 2004, dont 98 % sont, il est vrai, destinés au Caire en récompense de l’accord de paix conclu avec Israël en 1979. En y ajoutant le volet multilatéral (qui profite également à l’Afrique du Nord), l’aide à l’Afrique, selon la terminologie américaine, atteindra 1,8 milliard de dollars en 2004, contre 1,7 milliard en 2003 et 1,9 milliard en 2002.
Le tableau ci-contre détaille l’évolution de l’aide pays par pays. À noter que dix États accaparent 62 % des montants alloués : l’Ouganda, le Soudan, l’Éthiopie, le Kenya, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Ghana, le Mozambique, la Zambie et le Malawi. Et avec l’arrivée de deux nouveaux bénéficiaires (les Comores et la Guinée équatoriale, chacun pour 50 000 dollars), plus aucun pays n’échappe à l’influence américaine. Car il suffit que le gouvernement américain verse 1 dollar d’aide à un pays étranger pour que celui-ci s’ajoute à la longue liste de ceux dont la situation politique intérieure, l’économie et la diplomatie sont, tous les ans, étudiés avec soin par les parlementaires américains. Même leur vote aux Nations unies est suivi à la loupe.

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