Vista Starter : bas prix, grandes limites
Un Windows conçu pour les pays émergents Une idée séduisante qui repose sur de trop nombreux compromis.
Un an après la sortie de Vista, la dernière version de son logiciel d’exploitation Windows, Microsoft en propose depuis la mi-avril une nouvelle mouture (SP1) plus une, nommée Starter, réservée aux marchés émergents. Si la première est censée corriger les principaux reproches faits à Vista (apporter plus de sécurité, de compatibilité et de vitesse), la seconde vise à permettre la fabrication d’ordinateurs meilleur marché et plus simples d’utilisation.
Selon le groupe américain, les constructeurs informatiques devraient pouvoir proposer un ordinateur complet entre 200 et 300 euros, Vista Starter étant capable de fonctionner sur des modèles de microprocesseurs très courants, comme les Celeron, les Pentium ou les Athlon. Dans la pratique, ces puces ne sont pratiquement plus fabriquées ; il sera donc difficile de trouver des PC à de tels tarifs. En outre, comme Microsoft refuse de vendre le logiciel seul, il est impossible d’installer soi-même Starter sur un ancien ordinateur. La décision est d’autant plus regrettable que cette version serait vendue une quarantaine d’euros aux fabricants de PC, alors qu’une licence Vista dans le commerce coûte jusqu’à 300 euros.
Conséquence, le moins cher des PC sous Vista Starter se vend 384 euros en France, équipé d’un processeur Intel Core Duo, avec 1 Go de mémoire, disque dur de 160 Go et graveur de DVD. Une configuration honnête qui permet de naviguer sur Internet, de gérer ses courriers électroniques, de consulter des photos et de réaliser de petits travaux bureautiques. Mais son utilisation dans un contexte professionnel est plutôt contraignante. Handicapé par de nombreuses limitations techniques, ce « Windows du pauvre » ne fonctionne pas en réseau et il est inopérant au-delà de 1 Go de mémoire et de 250 Go de disque dur. Impossible également de lancer plus de trois applications à la fois ou de bénéficier d’Aero, l’interface graphique avec de nombreux effets de transparences et d’animations. En réalité, Starter est surtout intéressant en raison de sa compatibilité avec le catalogue inégalé des applications de bureautique, comme Word ou Excel. Le groupe américain compte écouler 1 million de licences Starter par an, alors que, dans le monde, plus de 100 millions de copies de Vista, toutes versions confondues, ont été vendues en un an.
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