Fitch améliore la note de la dette gabonaise

L’agence Fitch a révisé à la hausse la perspective attachée à la note « B » qu’elle attribue à la dette gabonaise en la faisant passer de « négative » à « stable », le 5 octobre.

Global Credit Ratings note sur le continent plus de crédits que ses concurrents internationaux, tels Fitch Ratings ou Standard & Poor’s. © HENNY RAY ABRAMS/AP/SIPA

Global Credit Ratings note sur le continent plus de crédits que ses concurrents internationaux, tels Fitch Ratings ou Standard & Poor’s. © HENNY RAY ABRAMS/AP/SIPA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 10 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Après l’attribution le 1er août par le Fonds monétaire international (FMI) d’un deuxième versement de 100,2 millions de dollars (85,6 millions d’euros) dans le cadre de son programme d’aide triennal, c’est une deuxième bonne nouvelle pour Libreville qui peut désormais espérer que le pire de la crise soit passé et que les investisseurs lui feront à nouveau confiance.

Fitch a été sensible au fait que le gouvernement ait commencé à mettre en œuvre un assainissement budgétaire comportant la fin d’exemptions fiscales, l’annulation de dépenses et la baisse de la masse salariale de la fonction publique. Ces mesures permettront de réduire les dépenses de 1,5 % du produit intérieur brut (PIB) et d’augmenter les recettes de 1,4 %. Le déficit budgétaire s’en trouvera réduit de 3,4 % du PIB en 2017 à 2,2 % en 2018, la dette publique de 62,7 % du PIB à 59,8 % durant la même période et le déficit du compte courant de 2,2 % en 2018 à 1,4 % en 2019.

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Une note soutenue par la participation du pays à la Zone franc

Fitch a été sensible à la promesse du gouvernement de clarifier le montant de ses arriérés de paiements d’ici la fin de cette année, tout comme il a intégré dans ses prévisions la hausse des cours du pétrole qui vient compenser la poursuite de la chute de la production gabonaise. Les bonnes performances de l’agro-industrie, des mines et du bois ont aussi contribué à faire repartir l’économie qui a frôlé la récession en 2017 et dont la croissance devrait atteindre 1,5 % cette année et 3 % en 2019.

>>> À LIRE : Dossier : Le Gabon peut-il se passer de pétrole ?

Les élections législatives d’octobre et les tensions sociales qui pourraient les accompagner n’inquiètent pas outre mesure l’agence qui s’attend « que la continuité politique sera maintenue ».

Pour autant, Libreville ne devrait pas crier victoire prématurément, car l’appréciation de Fitch est assortie d’un commentaire peu flatteur.  « La note du Gabon est soutenue par son PIB par tête relativement plus élevé que ceux de ses voisins, par sa basse et stable inflation et par sa participation à la Zone franc dans le cadre de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) », peut-on y lire.  Il y est ajouté : « Sa note est limitée par une grande dépendance aux matières premières, par des standards médiocres en matière de gouvernance et de statistiques. Le Gabon figure aux 167e rang sur 190 pays dans l’indicateur « facilitation des affaires » du rapport Doing Business 2018 de la Banque mondiale ».

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