Un air de Tunisie
Avocate, conseiller politique, universitaire, médecin, écrivain ou réalisateur, ils témoignent du dynamisme de la diaspora, sur tous les fronts.
Samia Maktouk
Du barreau aux affaires
Samia Maktouf est sans doute l’une des avocates tunisiennes les plus connues dans l’Hexagone. Installée en France depuis une vingtaine d’années, spécialisée en droit des affaires, elle est née dans une famille modeste de Sousse. Après un stage chez l’avocat parisien Théo Klein, elle ouvre son cabinet en 2004 et défend notamment la compagnie ?Tunisair. Sa connaissance des milieux économiques l’amène à travailler au développement des flux financiers entre la France et la Tunisie. Son carnet d’adresses et son sens aigu des relations publiques lui ont permis de faire venir à Tunis de grands noms de la finance, de la médecine ou de la communication.
Abdelwahab Meddeb
Littérature, islam et modernité
Poète, romancier, essayiste et traducteur, Meddeb est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages en français, dont Talismano (1987), Phantasia (1989) ou encore La Maladie de l’islam (2002), traduit en plusieurs langues et dans lequel il dénonce l’islamisme comme maladie interne à l’islam. Ce Tunisois d’origine est aussi directeur de la revue internationale Dédale et anime l’émission « Cultures d’islam » sur France Culture depuis 1997. Enfin, il enseigne la littérature comparée à l’université Paris-X Nanterre.
David Khayat
Une vie contre le cancer
Après des études de médecine à l’université de Nice, ce quinquagénaire natif de Sfax rejoint la capitale française pour se consacrer à sa spécialité, la cancérologie. Travaillant pour les Hôpitaux de Paris, il est nommé interne puis chef de clinique. En 1985, il obtient son doctorat d’État en médecine, puis enchaîne avec un doctorat en sciences, après avoir identifié la protéine bloquant la fabrication des anticorps. En 1990, il est nommé professeur de médecine à l’université Paris-VI Pierre-et-Marie-Curie. Il collabore également aux plus prestigieuses revues scientifiques anglo-saxonnes. De 2004 à 2006, il a présidé l’Institut national du cancer (INCa).
Hakim el-Karoui
Dans les arcanes du pouvoir
Ancien élève de l’École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud (en région parisienne), Hakim el-Karoui est aussi titulaire d’un DEA de géopolitique sur la Palestine et agrégé de géographie. De 2002 à 2005, il est conseiller et « plume » du Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin. Par la suite, et jusqu’en août 2006, il devient conseiller technique des « études et prospectives » du ministre des Finances Thierry Breton. En 2004, il fonde le Club XXIe siècle, un cercle de réflexion qui regroupe des personnalités issues de la deuxième, voire de la troisième génération de l’immigration. Il est également maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris et travaille pour la Banque Rothschild.
Abdellatif Kechiche
L’autre côté de la caméra
Né à Tunis en 1960, Abdellatif Kechiche monte pour la première fois sur les planches en 1978 dans Sans titre, de Garcia Lorca. En 1984, il débute sa carrière au cinéma en tant qu’acteur en tenant le rôle principal du film Le Thé à la menthe, d’Abdelkrim Bahloul. Il enchaînera par la suite de nombreux longs-métrages dont Les Innocents, d’André Téchiné (1987), et Bezness, de Nouri Bouzid, pour lequel il obtient le prix d’interprétation au Festival du film francophone de Namur (Belgique) en 1992. C’est en 2000 que l’acteur devient réalisateur avec un premier long-métrage, La Faute à Voltaire. Suivront L’Esquive (2004) et La Graine et le Mulet (2007), qui lui ont valu les césars du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario.
Hédi Kaddour
L’étoffe d’un grand romancier
Agrégé de lettres modernes, il enseigne, depuis 1984, la littérature française et la dramaturgie à l’école normale supérieure de Lyon. Originaire de Tunis, Kaddour est l’auteur de trois recueils de poèmes, d’un essai et de plusieurs traductions (de l’allemand, de l’anglais et de l’arabe). En 2005, il écrit son premier grand roman, Waltenberg, publié chez Gallimard. Cette fresque de passion et d’amitié, doublée d’une histoire d’espionnage – et d’une méditation sur l’Histoire et la politique -, reçoit le prix du premier roman en 2005. En 2006, il a reçu la bourse Goncourt du premier roman.
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