Ralliement ou débauchage ?

Publié le 28 avril 2008 Lecture : 1 minute.

Le 23 avril, les consultations engagées par Youssouf Abbas Saleh, le nouveau Premier ministre, ont débouché sur l’entrée au gouvernement de quatre membres de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC), le principal mouvement d’opposition. Officiellement, c’est là l’aboutissement de la politique d’apaisement et de rassemblement prônée par Idriss Déby Itno depuis l’attaque rebelle du mois de février. Pourtant, l’ensemble de l’opposition non armée désapprouve le ralliement d’Abdelkader Kamougué (nommé à la Défense), Jean Alingué (Justice), Hamit Mahamat Dahlop (Aménagement du territoire) et Naimbaye Lossimian (Agriculture).
Selon les opposants en exil, ce débauchage, « loin d’être un geste d’ouverture », n’est qu’une tentative pour « faire obstacle à la manifestation de la vérité » dans l’affaire de la disparition, début février, d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, le porte-parole de la CPDC. Gêné aux entournures par la pression de la communauté internationale, le chef de l’État tenterait donc de diviser ses opposants, qui ont refusé de siéger au sein de la commission d’enquête créée pour faire la lumière sur cette affaire. Ce n’est d’ailleurs pas la seule entrave qui lui soit imposée. La France et l’Organisation internationale de la francophonie, qui en étaient membres à part entière, ont ainsi été ramenées au rang de simples observateurs par un décret présidentiel du 2 avril.
Lol Mahamat Choua, l’un des deux opposants libérés sur l’insistance de (notamment) la France, invite le président Nicolas Sarkozy, dans une lettre rendue publique par l’Élysée le 10 avril, à « continuer d’user de son influence pour que toute la lumière soit faite sur le sort d’Ibni Oumar Mahamat Saleh ». Et pour que « de telles dérives ne se reproduisent plus jamais ».

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