Privé d’aide depuis quinze ans, le Togo voit le bout du tunnel

Publié le 28 avril 2008 Lecture : 1 minute.

En officialisant le 21 avril la reprise de son aide au Togo, le Fonds monétaire international (FMI) a levé la dernière hypothèque au retour de la communauté internationale dans ce pays, où elle n’était plus intervenue depuis 1993. Pour Lomé, c’est le bout d’un long tunnel. L’absence d’aides extérieures depuis quinze ans a figé la croissance autour de 2,5 % et a fait stagner le niveau des investissements privés et publics tout en privant les milieux d’affaires de perspectives à court et moyen terme. D’un montant de 108,4 millions de dollars, dont 21,8 millions débloqués immédiatement, le programme engagé au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), qui couvrira la période 2008-2010, est une vraie bouffée d’oxygène.
Le programme appuiera dans un premier temps l’ensemble des administrations, notamment fiscales, avant de soutenir l’appareil économique, avec une restructuration attendue du secteur bancaire. Ce n’est pas tout. Cet accord permet également de lancer le processus d’effacement de la dette colossale du Togo, actuellement évaluée à 2 milliards de dollars, dans le cadre des initiatives Pays pauvres très endettés (PPTE) et Allègement de la dette multilatérale (IADM). Bien que le pays soit fragilisé, les leviers de la relance existent.
Plusieurs domaines, comme les activités portuaires, le commerce sous-régional, la production cotonnière ou l’accroissement des cultures d’exportation ont été identifiés lors de la dernière mission du FMI dans le pays, à la fin de 2007. Devrait s’y ajouter une réforme des entreprises publiques dans les secteurs du phosphate et du coton. Stratégiques en raison de leur poids sur l’économie, ces deux secteurs sont en crise depuis des années. La production de coton graine est tombée à 42 000 tonnes en 2006-2007 contre 164 000 tonnes en 2003-2004. Quant à celle des phosphates, gérée par la Société nouvelle des phosphates (SNPT) suite à la dissolution d’IF-Togo, elle a baissé de 1,47 million de tonnes en 2003 à 1,11 million de tonnes en 2006.

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