Francophonie : l’Arabie saoudite reporte sa demande d’adhésion à l’OIF
Quelques heures avant l’ouverture du sommet d’Erevan, l’Arabie saoudite a décidé de reporter sa demande d’adhésion à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette décision devrait éviter un débat qui s’annonçait vigoureux entre les chefs d’État francophones.
La Francophonie retourne à l’Afrique
La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a été désignée vendredi 12 octobre secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour un mandat de quatre ans. Retour sur plusieurs mois de tractations diplomatiques entre le Rwanda, la France, l’Union africaine et le Canada.
La missive est parvenue à la présidence arménienne du sommet de la Francophonie et à la secrétaire générale de l’OIF mercredi 10 octobre, quelques heures avant l’ouverture du sommet d’Erevan.
Dans cette lettre, signée de l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Paris, Khalid bin Mohammed al-Angari, et dont Jeune Afrique a obtenu copie, le royaume affirme vouloir « différer l’examen de sa demande d’adhésion à une date ultérieure ».
La demande d’adhésion de l’Arabie saoudite à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) avait été initialement déposée lors du sommet d’Antananarivo, en 2016, où son examen avait été une première fois reportée – officiellement car le dossier était incomplet. L’OIF a, depuis, envoyé une mission d’observation en Arabie saoudite, laquelle a rédigé un rapport à l’intention des chefs d’État francophones. Ces derniers devaient en principe étudier la candidature saoudienne lors du sommet d’Erevan, qui s’ouvre ce jeudi 11 octobre dans la capitale arménienne.
Un dossier épineux
Ce dossier s’annonçait toutefois comme l’un des plus épineux de ce sommet. Certains États africains, comme le Maroc et le Sénégal, sont favorables à l’adhésion saoudienne. Mais celle-ci apparaît en revanche inacceptable pour d’autres Etats, comme le Canada, en conflit diplomatique avec le royaume – son ambassadeur a été expulsé en août dernier.
Pour le Canada, qui a consenti à retirer son soutien à la secrétaire générale sortante de l’OIF, Michaëlle Jean, dans le duel qui l’oppose à la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, c’est donc un soulagement. Justin Trudeau, arrivé mercredi soir dans la capitale arménienne, va pouvoir aborder le sommet plus sereinement.
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