Sierra Leone : le gouvernement annule le projet d’aéroport confié à la société chinoise International Railway Company
Le gouvernement sierra-léonais a annulé le contrat avec International Railway Company pour la construction d’un nouvel aéroport à 60 km de la capitale Freetown, arguant que celui-ci n’est « pas rentable économiquement ». Pékin affirme que cet argument « ne correspond pas à la réalité ».
Le président Julius Maada Bio, qui a pris ses fonctions en avril, en avait fait l’un de ses arguments de campagne. Qualifiant « d’arnaques » les projets d’infrastructures financés par la Chine, privilégiés par le gouvernement du sortant Ernest Bai Koroma, il avait notamment pointé le projet de construction d’un nouvel aéroport – confié en 2013 à une entreprise chinoise.
Le gouvernement considère qu’il « n’est pas rentable économiquement de poursuivre la construction d’un nouvel aéroport alors que l’actuel est gravement sous-utilisé », selon un courrier du ministère des Transports et de l’Aviation, consulté par l’AFP le 10 octobre, signifiant l’arrêt de tous les contrats liés à ce projet à compter du 31 octobre.
Pékin se défend
Le ministère chinois des Affaires étrangères a estimé jeudi que les affirmations selon lesquelles ces projets « ne contribueraient pas à améliorer les conditions de vie sur place ne correspondent pas à la réalité ». « Dans sa coopération avec la Sierra Leone, la Chine observe toujours le principe des consultations entre égaux », a assuré devant la presse Lu Kang, le porte-parole de la diplomatie chinoise.
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Le projet, annoncé pour la première fois par le président Koroma en décembre 2012, visait à construire d’ici à 2022 un nouvel aéroport à environ 60 km de Freetown, en remplacement de l’aéroport de Lungi, situé dans un estuaire du fleuve Sierra Leone et à 13 km de Freetown.
Pour rejoindre la capitale, les voyageurs ont le choix entre un trajet de près de quatre heures par une mauvaise route ou la traversée du fleuve à bord d’un vieux ferry ou d’un « bateau-taxi », périlleuse en cas de mauvais temps.
Au cours d’une visite en Chine en août, le président Bio a évoqué avec les dirigeants de l’entreprise PowerChina la construction d’un pont reliant Lungi à Freetown, une solution alternative déjà envisagée par certains de ses prédécesseurs.
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