Finance : comment la Tunisie a frôlé le défaut de paiement
La Tunisie devait rembourser, ce 12 octobre, 571,153 millions de dinars (173,6 millions d’euros) afin de rembourser des Bons du Trésor assimilables (BTA) arrivés à échéance. Or, au 8 octobre, le compte courant du Trésor tunisien n’affichait que 1,29 milliard de dinars de réserves, soit à peine le montant nécessaire pour payer les salaires des fonctionnaires, environ 1,25 milliard de dinars par mois.
Faute de recettes fiscales suffisantes, la Tunisie a recours à des émissions de bons du Trésor pour se financer. Pour faire face aux échéances de ces bons, l’État en émet de nouveaux. Un cycle infernal qui s’accélère et accule le pays au bord du précipice.
Ce ne sera pas pour cette fois : le 9 octobre, le ministère des Finances a réussi la levée de 500,5 millions de dinars après l’adjudication de Bons du Trésor assimilables (BTA), souscrits principalement par les banques tunisiennes.
Un soulagement, certes, mais pour une brève durée, car ces nouvelles émissions de Bons du Trésor ne font que repousser l’échéance. « Concrètement, cela veut dire que la Tunisie rembourse de la dette en créant de la dette. Quand un pays en est à multiplier les émissions de bons du Trésor, c’est que, techniquement, il est en défaut de paiement », prévient Bassem Ennaifar, expert au sein d’AlphaMena, société spécialisée dans l’analyse financière. Ce dernier a calculé que la Tunisie avait réalisé six adjudications en septembre, « un record depuis que je travaille ».
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