Longue marche vers l’éradication

Publié le 28 avril 2008 Lecture : 2 minutes.

« Il y a eu, en 2004, trois fois plus de victimes du paludisme que dans les années 1970. Quand peut-on espérer un vrai recul ? » demandait Jeune Afrique, en février 2005, au Pr Awa Marie Coll-Seck, alors secrétaire exécutive du partenariat « Faire reculer le paludisme ». Sa réponse : « 2005 sera une année charnière. Le couple prévention plus traitement est incontournable. Un atout essentiel de la prévention est la moustiquaire imprégnée d’insecticides. »
L’analyse est confirmée par les résultats présentés lors de la première Journée mondiale (et plus seulement africaine) de lutte contre le paludisme, le 25 avril. « Le paludisme, déclare à J.A. cette même Awa Marie Coll-Seck, aujourd’hui directrice exécutive du partenariat, est une maladie que l’on peut vaincre si l’on y croit. On sait ce qu’il faut faire, on en a les moyens et l’on a d’ailleurs commencé à le faire. »
« La communauté internationale, poursuit-elle, s’est mise d’accord sur une quadruple stratégie : la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides, qui restent efficaces pendant trois à cinq ans ; les pulvérisations dans les endroits où existent des risques d’épidémie ; la formation des femmes ; et l’utilisation de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT), puisqu’il y a désormais des résistances à la chloroquine. »
En Afrique subsaharienne, de grands pays sont encore à la traîne comme le Nigeria ou la RD Congo, mais des progrès spectaculaires ont été accomplis au Rwanda, en Zambie, à Zanzibar, au Mali, au Bénin En Éthiopie, la fourniture d’ACT et la distribution de 20 millions de moustiquaires ont permis de réduire de 51 % en deux ans le nombre des décès d’enfants de moins de 5 ans.
Grâce au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le partenariat dispose actuellement de 1 milliard de dollars. Mais, souligne le Pr Coll-Seck, il en faudra le triple pour continuer le combat, sans qu’on puisse espérer une éradication avant de longues années.
La méthode la plus efficace est « une approche communautaire, une mosaïque d’interventions, du sommet jusqu’à la base de l’État ». L’anophèle se moquant des divisions administratives, la lutte peut prendre la forme d’un projet transfrontalier comme celui qui a fait chuter de 82 % en quatre ans les cas de paludisme dans la région de Lubombo, entre l’Afrique du Sud, le Mozambique et le Swaziland.
Depuis le 29 mars, une expédition « Faire reculer le paludisme sur les rives du Zambèze » a entamé un voyage de deux mois sur le fleuve dans le but d’étudier et de faire connaître les problèmes associés à la lutte contre la maladie dans six pays de la région : Angola, Namibie, Botswana, Zambie, Zimbabwe et Mozambique. Car les vaccins utilisables ne sont pas pour demain.

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