Leçons venues d’ailleurs

L’Argentine et le Vietnam sont devenus des exemples en matière de politique agricole. Et profitent aujourd’hui de l’envolée des cours.

Publié le 28 avril 2008 Lecture : 2 minutes.

À la fin de mars, à l’heure où le monde en développement dénonçait la hausse des prix agricoles, l’Argentine subissait, elle, une grève importante de ses campesinos et gauchos. Les agriculteurs et éleveurs ont bloqué les routes du pays pour protester contre la récente augmentation de près de 9 % de l’impôt sur les exportations de soja. La chef de l’État, Cristina Kirchner, estime que le secteur agricole est l’un des plus rentables du pays et qu’il doit servir l’effort de solidarité nationale. Les taxes sur l’exportation des produits devraient permettre à l’État de récolter plus de 11 milliards de dollars en 2008. L’Argentine est, avec le Brésil, le principal gagnant de la hausse des produits agricoles, à la différence de la grande majorité des pays latino-américains et africains. La production connaît un développement sans précédent, en raison de pratiques intensives et du recours aux OGM. Profitant des débouchés de la filière biocarburants, les agriculteurs argentins sont en quête permanente de terres cultivables de canne à sucre et de soja.

Sur le continent asiatique, le Vietnam – autre pays émergent – est parvenu également à devenir un exemple en matière de politique agricole. En 2007, il a exporté 4,5 millions de tonnes de riz (un cinquième de la production nationale), ce qui fait de lui le deuxième exportateur mondial de « paddy ». Une trentaine d’années plus tôt, le pays en importait 1,5 million de tonnes chaque année. Le passage de la dépendance à l’autosuffisance en riz, atteinte en 1989, est lié à une nouvelle politique mise en Âuvre à partir de 1986. Baisse des impôts et du prix des engrais, fin des coopératives, possibilité d’augmenter la taille des parcelles, remise en culture de rizières en friches, travaux hydrauliques : ces mesures ont progressivement permis l’accroissement de la production et, à long terme, l’exportation du riz. La flambée des cours de ce dernier ne lui permet pourtant pas aujourd’hui de compenser les effets de la hausse des prix sur les autres produits de première nécessité. Par crainte de pénurie, le gouvernement a même décidé, le mois dernier, de limiter les exportations de riz à 3,5 millions de tonnes en 2008, contre une prévision de 4,5 millions.

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