L’édition met cap au large
Placée cette année sous le signe de la traduction, la Foire internationale du livre de Tunis a ouvert ses portes le 25 avril et les refermera le 4 mai. Plus de mille éditeurs y participent (+ 20 % par rapport à 2007). Les organisateurs tablent sur une fréquentation supérieure à celle de l’an dernier (200 000 visiteurs).
Nouveauté de cette 26e édition : la présence d’un vaste stand de l’Union européenne et la première participation de pays comme les Pays-Bas, la Suisse, le Portugal ou la Roumanie. Outre deux journées consacrées à la poésie populaire, des rencontres sont prévues entre un certain nombre d’auteurs (Gilbert Sinoué, Éric-Emmanuel Schmitt, le romancier égyptien Baha Taher) et leurs traducteurs. Enfin, un hommage est rendu à Aimé Césaire, conjointement avec l’Institut français de coopération.
Cette ouverture aux langues et aux cultures étrangères s’accompagne d’un contrôle plus strict du contenu de la manifestation, les responsables tunisiens souhaitant écarter les « faux éditeurs », de même que les ouvrages de propagande politique et de prosélytisme. « Nous faisons le choix de la qualité et de la crédibilité, commente Frej Boubakeur, le directeur de la Foire. Le livre religieux ne nous pose aucun problème, mais nous refusons l’obscurantisme. »
La Tunisie vient de s’enrichir d’une Bibliothèque nationale, ainsi que d’un Centre de la traduction. Les quelque 1 500 livres publiés annuellement à Tunis ne sont, en principe, plus soumis à la censure. Le rôle du dépôt légal, qui faisait naguère office de commission de contrôle administratif, devrait se limiter désormais à la conservation d’un exemplaire de chaque publication. En cas de litige, c’est la justice et non plus le ministère de la Culture qui est saisie. Seul problème : la Tunisie continue d’importer cinq fois plus de livres qu’elle n’en exporte.
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