À l’affiche

Yumurta de Semih Kaplanoglu & Des temps et des vents de Reha Erdem
(sorties à Paris le 23 et le 30 avril)

Deux sorties quasi simultanées qui prouvent la vitalité du cinéma turc contemporain. Les deux films ont pour superbe décor le pays profond, à la campagne. L’un, Yumurta, se passe dans le monde des adultes, lorsqu’un deuil provoque le retour au village natal d’un poète parti depuis longtemps. L’autre, Des temps et des vents, met surtout en scène les trajectoires de trois enfants et leurs rapports avec leurs familles et les autres villageois, qui vivent tous au rythme des appels à la prière et du passage des saisons. Des Âuvres ambitieuses et graves, au style dépouillé, mais qui se voient sans ennui, à l’opposé du cinéma agité et hyperréaliste qui tient aujourd’hui le haut de l’affiche.

Les Citronniers
d’Eran Riklis (sorti à Paris le 23 avril)

Le réalisateur israélien dénonce l’absurdité des règlements et des passe-droits qui oppriment l’individu dans les territoires occupés. À la frontière de la Cisjordanie, Selma, veuve palestinienne magnifiquement incarnée par Hiam Abbas, doit affronter un nouveau voisin, le ministre israélien de la Défense. Pourra-t-elle sauver ses magnifiques citronniers, menacés par les forces de sécurité du ministre ? Son combat désespéré, qui devient vite un enjeu majeur, a évidemment valeur de symbole, mais il permet aussi de dresser un beau portrait de femme.