[Tribune] Lac Tchad et terrorisme : déconstruction d’un mythe
La construction d’un canal pour renflouer le lac Tchad aurait, selon le chercheur, pour inconvénient d’inonder les quartiers pauvres de N’Djamena, de dévaster l’agriculture locale et de permettre aux jihadistes de se cacher encore plus facilement dans de vastes étendues d’eau.
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Marc-Antoine Pérouse de Montclos
Chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), spécialiste des conflits armés en Afrique
Publié le 18 octobre 2018 Lecture : 3 minutes.
L’affaire semble entendue. Au Sahel, la pression démographique, la dégradation de l’environnement et une compétition accrue pour capter des ressources devenues rares provoqueraient de plus en plus de conflits et précipiteraient une émigration massive vers les rivages de la Méditerranée et de l’Europe.
Peu importe que la très grande majorité des migrants de la zone aille en réalité au sud, vers des pays comme la Côte d’Ivoire ou le Nigeria. Peu importe également que les Africains de l’Ouest qui essaient de gagner l’Europe viennent plutôt des régions du littoral Atlantique et non des pays enclavés du Sahel, qu’ils se contentent de traverser. Les inquiétudes sur l’afflux de migrants et l’ampleur de la menace terroriste sont telles qu’elles ont tout emporté sur leur passage, y compris les analyses scientifiques.
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