[Édito] Angola : l’année des surprises

João Lourenço, devenu à son tour « camarade numéro un », ne risque-t-il pas de remplacer des voleurs avérés par des voleurs potentiels qu’il aura installés dans les mêmes fauteuils ?

João Lourenço, le président angolais, en novembre 2017 à Abidjan. © Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA

João Lourenço, le président angolais, en novembre 2017 à Abidjan. © Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA

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  • Béchir Ben Yahmed

    Béchir Ben Yahmed a fondé Jeune Afrique le 17 octobre 1960 à Tunis. Il fut président-directeur général du groupe Jeune Afrique jusqu’à son décès, le 3 mai 2021.

Publié le 16 octobre 2018 Lecture : 5 minutes.

Cela étonnera beaucoup d’entre vous. Mais je vais vous parler cette semaine de l’Angola. Si je n’ai jamais, jusqu’ici, consacré ne fût-ce qu’une partie de cette chronique hebdomadaire à ce grand et infortuné pays africain, c’est qu’il était paralysé depuis plus d’une génération.

Dès son indépendance, acquise en 1975 à l’issue d’une lutte mémorable, il s’est trouvé happé par une guerre civile inexpiable. Elle ne s’est achevée qu’en 2002 par la mort violente, en rase campagne et les armes à la main, de Jonas Savimbi, l’un de ses principaux protagonistes.

Pillé par ses dirigeants

Le chef de l’Unita avait été soutenu jusqu’à sa mort par la CIA (américaine), la DGSE (française) et l’ensemble de l’Occident, ainsi que par plusieurs chefs d’État africains (Mobutu et Blaise Compaoré notamment). Mais en septembre 1979 – il y a près de quarante ans ! –, à la mort d’Agostinho Neto, premier président de l’Angola, José Eduardo dos Santos et sa clique ont accaparé la totalité du pouvoir.

>>> À LIRE – Angola : 40 ans d’indépendance avec Dos Santos, un point « Zedu »

Lui, sa famille, les hommes et les femmes dont il s’est entouré ont dirigé le parti (MPLA) et l’État jusqu’en septembre 2017. Pendant trente-huit longues années, ces anciens communistes ont mis en coupe réglée un grand pays africain au riche sous-sol (diamant, cuivre, fer, manganèse, uranium…).

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