Entre l’Afrique et l’Orient
Tozeur a vécu, du 17 au 20 avril, au rythme des musiques du monde à l’occasion du premier Festival international de musique. Des troupes venues du Rajasthan, d’Iran ou d’Afrique subsaharienne ont investi la ville avec des concerts, des rituels et des chants traditionnels où le profane a côtoyé le sacré. À l’instar des rencontres musicales d’Essaouira, au Maroc, l’accès aux spectacles a été gratuit, une première dans le paysage culturel local. Des scènes ont été installées sur les places publiques, dans les patios des musées, les palmeraies ou les demeures particulières. Le programme concocté par le musicologue français Alain Weber visait à faire « découvrir les grandes traditions orales populaires et savantes d’un monde oriental et africain menacé dans ses racines mêmes par la mondialisation ». Certes cette tendance un peu ethnoécologique n’a pas toujours été perçue par le public, mais cela ne l’a pas empêché de venir nombreux faire la découverte d’autres traditions musicales. Spectacle inédit, en effet, que celui d’une population jeune applaudissant des interprètes dont elle ne comprend pas la langue, d’enfants interpellant des jongleurs indiens qui répondent en ourdou, ou de femmes touarègues donnant la réplique à des Tozeuroises qui se produisaient pour la première fois en public. Gageons que les organisateurs feront un effort pour une programmation plus en profondeur et un concept plus précis, eux qui ont déjà eu le réflexe intelligent de conserver la mémoire de cette première édition en archivant concerts, visuels et ambiance festive.
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