Sénégal : enquête sur ces candidats anonymes qui rêvent de devenir président

Pas moins de 136 postulants se sont lancés dans la course aux 52 000 parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle au Sénégal. Parmi eux, nombre d’anonymes dont les motivations interrogent…

Un bureau de vote à Fatick, au Sénégal, en 2012 . © Gabriela Barnuevo/AP/SIPA

Un bureau de vote à Fatick, au Sénégal, en 2012 . © Gabriela Barnuevo/AP/SIPA

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Publié le 15 octobre 2018 Lecture : 6 minutes.

Recherche d’attention médiatique ? Volonté de représenter une alternative ? Manœuvres déguisées en faveur de Macky Sall ? Candidatures fantômes ? Les interrogations qui entourent la pléthore de prétendants à l’élection de février 2019 sont nombreuses. En septembre, ils étaient 87 à se lancer dans la quête aux quelque 52 000 signatures nécessaires pour se présenter à la présidentielle. Ils sont aujourd’hui 136, et on ne connait pas l’identité de chacun d’entre eux, la Direction générale des élections (DGE) n’ayant pas souhaité communiquer la liste complète des candidats.

Parmi eux, on retrouve les caciques de la scène politique, dont le président sortant Macky Sall et ses principaux opposants, parmi lesquels Karim Wade, Khalifa Sall ou encore Ousmane Sonko. D’anciens Premier ministres sont aussi sur les rangs : Cheikh Hadjibou Soumaré et Abdoul Mbaye.

Une alternative, pas l’alternance

Et puis il y a ceux dont le nom est moins familier, voire totalement inconnu. Ils sont banquier, enseignant ou encore avocat. Une chose est sûre : ces 136 aspirants ne pourront pas tous se porter candidats à la présidentielle. Outre la difficile récolte des parrainages, la caution fixée à 30 millions de francs CFA fait barrage. Un moyen de filtrer les candidatures, selon le gouvernement ; une entrave à la démocratie, selon les intéressés.

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Plus il y a de concurrence, plus c’est difficile pour les indépendants

Pourquoi autant de candidatures ? Les réponses divergent parmi les « petits candidats ». Mame Adama Gaye, qui se présente sous la bannière du mouvement Sénégal Bou Bess, qu’il a créé en 2018, revendique quelques centaines d’adhérents. Selon cet ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, « certaines candidatures visent uniquement à créer une dispersion des voix. Plus il y a de concurrence, plus c’est difficile pour les opposants et les indépendants. L’électorat n’est pas élastique et le parti au pouvoir a tout intérêt à multiplier l’offre de candidats. »

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