Baïdy Agne

Président du Conseil national du patronat du Sénégal

Publié le 28 avril 2008 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quel est votre diagnostic sur la santé économique du Sénégal ?
Baïdy Agne : Certes, le pays subit le contrecoup du contexte international, mais il y a une recherche de solutions. Le président Wade a lancé un appel en faveur de l’investissement dans l’agriculture. C’est bien, mais il faudrait organiser le secteur privé, qui a des capacités d’agro-industries, pour multiplier les exemples de réussite comme dans la transformation de la tomate avec la Société de conserve alimentaire du Sénégal (Socas) et dans l’exportation de fruits et légumes avec les Grands Domaines du Sénégal. Le pays est aussi engagé dans des réformes dans l’environnement des affaires et la construction d’infrastructures. Quant au problème énergétique, il sera bientôt résolu. D’importants investissements ont été réalisés dans ce sens.

Les tensions sur les marchés internationaux sont-elles un frein pour le pays ?
Il n’y a pas que des aspects négatifs sur les marchés mondiaux. Nous avons un avantage sur les matières premières. La tonne d’acide phosphorique se négocie aujourd’hui à plus de 1 500 dollars. Avec la relance des ICS, nous attendons des retombées importantes. Il y a en outre le projet d’Arcelor Mittal pour l’exploitation du fer de la Falémé d’ici à 2012. Et puis la crise en Casamance sera bientôt réglée. Cette région peut générer de nombreux points de croissance avec l’agro-industrie et le tourisme.

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Quels sont les pièges à éviter pour maintenir la croissance ?
Le développement économique du Sénégal passe aussi par une plus grande implication des acteurs privés dans les privatisations et les concessions, afin de mieux assurer notre souveraineté économique, ainsi que par une meilleure répartition géographique de la croissance. Par exemple, l’agriculture ne donne pas encore tout ce qu’elle pourrait, alors que 50 % de la population vit dans des zones rurales. Par ailleurs, dans ce contexte de vie chère, nous devons favoriser le dialogue politique et social afin de créer un climat propice au développement. L’objectif de la Stratégie de croissance accélérée est d’avoir un taux minimum de 7 % d’ici à 2015 pour réduire de façon significative la pauvreté. C’est possible.

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