Vive le spam !
Publié le 29 mars 2005 Lecture : 2 minutes.
Un lecteur tunisien très courtois nous demande de dénoncer dans ces colonnes ce fameux spam qui est en passe de devenir le fléau du XXIe siècle. Le spam – cette précision est à l’usage de ceux qui vivent sur une île déserte ou qui viennent de s’éveiller d’un sommeil de vingt ans -, ce sont tous ces courriels non sollicités qui s’invitent dans votre ordinateur et encombrent votre boîte aux lettres électronique.
Cher lecteur très courtois, vous me mettez dans une situation impossible. Comment puis-je tonner contre ce phénomène des temps modernes ? Moi, j’adore le spam. Il illumine ma journée et me permet de vivre mille vies en quelques heures.
Ce matin encore, j’ai reçu une touchante lettre d’un jeune homme très poli qui signe Eyadema Kepema et qui me demande de l’aider à transférer US $ 12 500 000,00 sur mon compte en banque. C’est une somme que son père a gagnée à la sueur de son front, mais dont le jeune Kepema ne peut disposer que s’il présente un investisseur étranger. Comment l’ami Kepe a-t-il deviné que j’étais de la graine d’investisseur ? Mystère. Quoi qu’il en soit, j’ai fermé les yeux et j’ai rêvé à tout ce que j’allais faire de cet argent. Une petite villa au cap Ferrat, un ryad à Marrakech, les oeuvres complètes de Tintin… Après dix minutes de pur bonheur, je suis sorti de ma rêverie pour lire le spam suivant. « Séduisez toutes les femmes avec la pilule Machin à 45 $. » Pour ceux qui, comme moi, sont d’une timidité maladive et qui bafouillent dès qu’ils ont affaire au sexe faible, quelle merveilleuse invention que la pilule Machin ! J’ai fermé les yeux et imaginé les horizons infinis qui s’ouvraient désormais à ma vie affective. Un quart d’heure plus tard, je reçus un spam russe assez mystérieux, mais dont je finis par comprendre qu’il me permettait d’acquérir des armes à feu à des prix imbattables. Je me vis illico en gilet pare-balles, un colt à la main et un bazooka sur l’épaule : de quoi me venger de bien des avanies. Mes ennemis n’ont qu’à bien se tenir !
Voilà, cher lecteur de Tunis, pourquoi j’adore le spam. Bien sûr, il ne faut jamais répondre. Rêver, c’est tellement mieux…
