[Tribune] La Zlec, une chance de transformer l’Afrique

L’Afrique est en train de changer. Certains considèrent ces changements comme des défis, mais il faut les voir comme des opportunités.

Les chefs d’État africains lors du 30e sommet de l’Union africaine (UA) les 28 et 29 janvier 2018 à Addis-Abeba. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

Les chefs d’État africains lors du 30e sommet de l’Union africaine (UA) les 28 et 29 janvier 2018 à Addis-Abeba. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

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  • Li Yong

    Li Yong est directeur général de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel.

Publié le 16 octobre 2018 Lecture : 3 minutes.

Au sommet de l’UA à Kigali, le 20 mars 2018, lors de la signature de l’accord sur la Zlec. © DR / union africaine
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Coup d’envoi pour la Zone de libre-échange continentale

Signé par 52 pays et ratifié par 22, l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale entre en vigueur le 30 mai.

Sommaire

Prenons, par exemple, ce que l’on appelle l’explosion démographique de la jeunesse. Avec plus de 200 millions de personnes entre 15 et 24 ans, l’Afrique a déjà la plus grande population de jeunes dans le monde. Les tendances actuelles indiquent que ce nombre va doubler d’ici 2045. Est-ce que ce sera une bombe démographique ou un dividende démographique ?

Si un grand pourcentage de jeunes ne peuvent pas trouver d’emploi et gagner un revenu satisfaisant, l’explosion démographique de la jeunesse va devenir une bombe démographique. Une grande masse de jeunes gens frustrés constituera probablement une source potentielle d’instabilité politique et sociale. Toutefois, si le nombre croissant de personnes en âge de travailler peut être pleinement employé à des activités productives et rémunératrices, le niveau du revenu moyen par personne devrait augmenter. L’Afrique devrait donc investir et tirer parti de l’énorme potentiel de ses jeunes, ce qui représente l’une de ses ressources les plus importantes.

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Qu’en est-il de l’urbanisation ? Un grand nombre d’Africains sont en train de quitter les campagnes pour aller vivre en ville. En 2010, environ 36% de la population africaine vivait dans en zone urbaine. Il est prévu que le nombre passera à 50% et 60% d’ici 2030 et 2050 respectivement. Cet exode exercera d’énormes pressions sur les villes et les cités. Tous ces nouveaux résidents urbains auront besoin d’un logement décent, d’électricité, de transports et de services sanitaires appropriés. Mais la croissance des villes africaines crée aussi les conditions pour catalyser la transformation structurelle des économies des pays.

La population de plus en plus urbaine et en forte croissance stimulera la demande de biens de consommation, créant un marché de 250 milliards de dollars qui devrait croître à un taux annuel de 5% au cours des huit prochaines années.

L’urbanisation crée une demande – de biens alimentaires, de toutes sortes de produits et de machines. Cette montée de la demande doit être entendue, et les secteurs manufacturiers naissants des pays africains devraient intervenir et y répondre.

La demande de produits alimentaires industriels devrait monter en flèche, constituant une énorme opportunité de développer le secteur de l’agrobusiness du continent

La demande des produits alimentaires consommés sur le continent est censée tripler d’ici 2050. Il ne sera pas possible de fournir des aliments frais aux populations urbaines en augmentation. En conséquence, la demande de produits alimentaires industriels devrait monter en flèche. C’est une énorme opportunité de développer le secteur de l’agrobusiness du continent, de créer ainsi de nombreux emplois et de stimuler en amont et en aval des liens dans l’économie.

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Les décideurs dans les pays africains s’accordent sur la nécessité de transformer structurellement leurs économies par le biais de la diversification et de l’industrialisation. La diversification économique peut stimuler la croissance économique, réduire la volatilité économique, créer des possibilités d’emploi et renforcer l’intégration dans l’économie mondiale.

>>> A LIRE – DOSSIER : L’UA en route vers la Zone de libre-échange continentale

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La décision des gouvernements africains d’établir une zone de libre-échange continentale donne une chance aux pays africains de sortir de leur dépendance en matière de ressources et de devenir des économies diversifiées dynamiques et des lieux de production industrielle compétitifs.

Nous devons applaudir et soutenir la mise en œuvre de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec) car il permettra aux pays africains de transformer structurellement leurs économies, particulièrement en augmentant sensiblement les parts de l’industrie – surtout la production – en investissement national, en rendement et en commerce.

Une coopération étroite entre les gouvernements, le secteur privé, les entités des Nations unies et la société civile sera nécessaire pour réaliser la Zlec.

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