Le Ghana demande à un tribunal international de trancher son différend maritime avec la Côte d’Ivoire
Après l’échec du dixième round de négociations entre les deux pays, le Ghana a demandé au Tribunal international du droit de la mer de trancher le conflit qui l’oppose à la Côte d’Ivoire au sujet de leurs frontières maritimes. Un différend rendu encore plus aigu par les gisements d’hydrocarbures au large de leurs côtes.
« Nous avons choisi de nous parler en frères », notait sereinement Adama Toungara, le ministre ivoirien du Pétrole et de l’Énergie en février dernier, moquant gentiment ces pays qui, en de pareilles circonstances « font appel à des organisations internationales pour régler leurs conflits ». Sept mois plus tard, c’est la déconvenue : la fraternité a cédé le pas devant la réalité.
Après « au moins dix rounds de négociations infructueux » entre les deux pays, le Ghana a décidé de confier la délimitation finale de ses frontières maritimes avec la Côte d’Ivoire à l’arbitrage du Tribunal international du droit de la mer, basé à Hambourg, en Allemagne.
>>> Pour aller plus loin – Côte d’Ivoire-Ghana : les frontières de la discorde
Au cours d’une conférence de presse organisée le 23 septembre à Accra, Marietta Brew Appiah-Opong, la ministre ghanéenne de la Justice, a expliqué cette décision par la volonté du gouvernement de « protéger les intérêts du Ghana et celui des compagnies pétrolières qui ont investi des millions de dollars dans l’exploration pétrolière dans quelques unes des zones maritimes contestées [par les deux pays] ».
>> Lire aussi : Côte d’Ivoire – Ghana, la guerre des nerfs continue
La frontière maritime entre les deux voisins n’a jamais été formellement établie, un accord plus ou moins tacite existait entre les deux voisins ouest-africains qui ont longtemps « respecté une ligne médiane » depuis les indépendances. C’est en 2010, avec la découverte par le britannique Tullow Oil d’un gisement offshore sur le champ de Tweneboa, que les revendications maritimes ont pris un tour plus vindicatif et acrimonieux, poussant Accra et Abidjan à instaurer une commission bilatérale censée régler le différend.
En février dernier, la Côte d’Ivoire et le Ghana s’étaient même accordés sur la méthode de délimitation de leur frontière maritime et s’étaient donné jusqu’à la fin juin pour trouver « une solution commune acceptable » par chacune des parties. Sans succès
>>> Voir également : La Somalie demande à l’ONU de fixer sa frontière maritime avec le Kenya
La décision sur les frontières entre les deux pays sera donc prise par un tribunal international composé de cinq arbitres – dont un désigné par chaque pays. Elle sera définitive et contraignante pour chacune des parties. Le Ghana a choisi comme arbitre Thomas Mensah, qui a siégé au Tribunal international du droit de la mer entre 1996 et 2005, et en a assumé la présidence jusqu’à 1999.
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