Maghreb : M6 l’Algérien

Publié le 29 mars 2005 Lecture : 2 minutes.

Si le XVIIe Sommet de la Ligue arabe devait avoir un mérite, ce serait celui d’avoir permis au président Abdelaziz Bouteflika et au roi Mohammed VI de se rencontrer enfin. Tout n’est pas réglé dans le lourd contentieux entre les deux pays. Cependant, des signes avant-coureurs laissent penser que, de part et d’autre, on a fini par comprendre que les bouderies sont contre-productives.
Le souverain marocain s’est baladé à deux reprises au volant de sa voiture dans les artères de la capitale, débarrassé de tout protocole. Il s’est livré à son footing habituel sur la côte. Les Algérois n’en revenaient pas de voir un chef d’État, qui plus est monarque, prendre ses aises dans une cité souffrant de sa réputation de ville peu sûre. Il y a ensuite la qualité des échanges avec le président algérien. Les deux hommes nous avaient habitués à des relations épistolaires courtoises, mais elles sacrifiaient trop aux usages diplomatiques. Cette fois-ci, ils se sont attelés à montrer à leurs peuples la sincérité de leur démarche. Les chefs d’État présents ont été hébergés dans les palaces algérois. Pas Mohammed VI. La villa de Zéralda, résidence officielle du président de la République, lui a été réservée. Friands de symbole, les Algériens ont choisi le lieu même où, en 1988, Hassan II et Chadli Bendjedid ont jeté les bases de l’Union du Maghreb arabe (UMA). En déclarant que l’Algérie est sa deuxième patrie, Mohammed VI a joint le geste à la parole. On retiendra que, ce 24 mars, le souverain marocain a reçu le président algérien chez lui, avant le long tête-à-tête qui les a réunis. En effet, Bouteflika a été accueilli à la marocaine, à la résidence devenue, l’espace d’un sommet, royale. L’Algérien M6 était la puissance invitante.
Rien n’a filtré des deux heures d’entretien, mais tous les espoirs sont permis. En 1988, Hassan II et Chadli Bendjedid avaient volontairement mis de côté le dossier du Sahara pour se consacrer aux relations bilatérales. M6 et Boutef ont-ils fait de même ? L’avenir nous le dira. Toujours est-il qu’une partie de la délégation accompagnant le souverain est restée à Alger. Le 25 mars (un vendredi, jour férié ici), une commission mixte s’est réunie d’urgence. En bonne logique, des mesures ne devraient pas tarder à être annoncées.

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