Gabon : un budget 2019 en baisse de 3,8 %
Après le coup de frein donné fin juin aux dépenses publiques, Libreville poursuit dans sa politique de contraction budgétaire avec son projet de loi de Finances 2019.
« Optimisation des recettes » ; « allègement du train de vie de l’État » ; « restructuration de la dette intérieure » et « réduction des dépenses de personnel ». Tels sont les mots d’ordre du projet de loi de Finances que le ministre gabonais du Budget, Jean-Fidèle Otandault, a présenté au chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, le 15 octobre en conseil des ministres.
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Avec un équilibre en recettes et dépenses à 2 806,9 milliards de francs CFA (4,28 milliards d’euros), celui-ci représente une réduction de 111 milliards par rapport à la loi de finances rectificatives de juin dernier. En effet, si le gouvernement envisage des recettes budgétaires en hausse de 108,1 milliards de F CFA, grâce à des progrès dans la mobilisation des recettes fiscales et douanières, il s’attend aussi à une baisse des ressources de financement et de trésorerie.
Maîtrise des dépenses, relance des investissements
Le projet de loi s’inscrit dans la droite ligne des quatorze mesures adoptées en juin, en même temps que le projet de loi de finances rectificatives, et qui allaient de la baisse des revenus des agents publics et des effectifs dans les principales institutions au gel des recrutements pendant trois ans, en passant par un audit de la masse salariale, qui représente mensuellement 60 milliards de F CFA, soit 59% des recettes fiscales, avait indiqué Ike Ngouoni Aila Oyouomi, le porte-parole de la présidence.
Dans le même esprit, le gouvernement table sur une meilleure maîtrise des dépenses en 2019. Si celles du personnel croissent encore que 5 %, à 672,8 milliards de F CFA, c’est « essentiellement du fait de retards pris dans la mise en œuvre de certaines mesures relatives à la baisse de la masse salariale qui ont été prises en 2018 », explique le communiqué publié par le gouvernement.
En revanche, les investissements devraient repartir à la hausse, le budget qui leur est consacré augmentant de 20 % par rapport à 2018. « L’ensemble de ces ressources serait principalement orienté vers la relance des chantiers à l’arrêt, l’amélioration du système éducatif, de l’offre de santé ainsi que la lutte contre la précarité et les inégalités », précise le texte.
Petit redressement de l’économie
En juin 2017, Libreville avait conclu un accord triennal de 655 millions de dollars avec le FMI pour faire face à la crise économique consécutive à la chute depuis 2014 des prix de ses matières premières, dont le pétrole qui représente plus de 68 % de ses exportations et plus de 40 % de son budget.
Ce projet de loi est adopté au moment où l’économie gabonaise se redresse progressivement. Le taux de croissance, de 0,5 % du PIB en 2017 selon le FMI, devrait passer 2 % cette année et à 3,4% en 2019. Une évolution en grande partie due à une meilleure tenue des prix des matières premières tels que le pétrole et le manganèse.
Dans la foulée, l’agence Fitch a amélioré la perspective attachée à la notation souveraine du pays (B) le 5 octobre, la faisant évoluer de « négative » à « stable ». L’agence reconnait ainsi les efforts d’assainissement budgétaire fournis par Libreville.
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