Audit et conseil

L’expert Abdou Souleye Diop, directeur associé du cabinet marocain Masnaoui Mazars

Publié le 29 mars 2005 Lecture : 2 minutes.

« Pendant très longtemps, le secteur du conseil et de l’audit s’est structuré autour de profils très généralistes, et les vrais spécialistes étaient rares, explique Abdou Souleye Diop. Seules les multinationales, ou les très grandes entreprises publiques, sur injonction des bailleurs de fonds, avaient recours à leurs services. » Mais la chute de l’empire Enron, en décembre 2001, entraînant celle du cabinet Andersen, a violemment secoué le monde des affaires. « Ces scandales ont eu pour effet de renforcer la sécurité financière interne, constate Abdou Souleye Diop. En Afrique, l’environnement des affaires a aussi évolué à mesure que se renforçaient les exigences de bonne gouvernance. » Pour faire face à cette demande croissante, des cabinets de nature différente se sont créés. Les grands cabinets anglo-saxons (antennes propres ou en partenariat avec cabinets locaux), comme Ernst & Young ou KPMG, détiennent entre 50 % et 60 % du marché. Viennent ensuite les cabinets nationaux, qui participent à hauteur de 20 % à 30 % aux activités du marché, se concentrant sur le conseil juridique et fiscal et travaillant en priorité avec les entreprises publiques. Enfin, il faut compter avec les cabinets formés de deux ou trois collaborateurs, qui monopolisent le marché des PME, en plein essor. « Plus les entreprises se développent, plus elles attendent des résultats précis. D’où une spécialisation de plus en plus forte », explique Abdou Souleye Diop. Du côté des activités de conseil, il existe aujourd’hui des besoins très spécifiques en technologie de l’information, en stratégies d’entreprises, en marketing stratégique, en processus qualité, en coaching. Du côté de l’audit, deux types de profils se dessinent. Ainsi, pour les activités d’audit comptable et financier (spécialistes en droit des affaires et en droit fiscal), il est plutôt recommandé une bonne connaissance du contexte local. En revanche, l’audit des systèmes d’information, le conseil en stratégie ou l’audit qualité feront appel à une expérience dans des environnements occidentaux.
Dans l’ensemble, Abdou Souleye Diop prédit une croissance rapide de tous ces métiers et plus particulièrement au Maghreb : « Les besoins sont importants, notamment en Algérie et au Maroc, plutôt dans les banques et l’assurance. »

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