Arzika : profession militant
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Téléphone portable rivé à l’oreille, Nouhou Arzika n’en finit plus de répondre aux sollicitations des journalistes qui cherchent à connaître les dernières évolutions du conflit social nigérien. À 38 ans, le jeune président de la Coalition contre la vie chère au Niger ne mâche pas ses mots pour dénoncer les dérives du gouvernement. Ce qui lui a valu d’être arrêté à l’issue de la grande manifestation du 15 mars avant d’être relâché quatre jours plus tard. Un épisode qui n’a en rien entamé sa volonté, la coalition ayant récidivé en organisant une journée « Ville morte », le 22 mars.
Arzika a grandi chez ses grands-parents, à Doutchi, dans la région de Dosso, et a rejoint l’Union des scolaires nigériens dès la classe de terminale. Puis c’est le bac, la faculté des sciences juridiques et économiques de l’université de Niamey. Et le militantisme (toujours) au Comité pour la jeunesse du Niger, en 1989, et comme président de l’Entente des étudiants de Niamey, en 1991, qui battent le bitume de la capitale. Les affrontements avec les forces de l’ordre, son pain quotidien, finissent par avoir raison de la résistance du chef de l’État, Ali Saïbou, qui engage le pays dans le processus démocratique. Arzika participe à la préparation de la Conférence nationale qui s’est tenue en juillet 1991, obtient sa maîtrise en sciences économiques et dirige une imprimerie à Niamey. Ce qui ne l’empêche pas d’être de tous les combats pour l’émergence d’une société civile : création de l’Association nigérienne des droits de l’homme, en avril 1991, et de l’Orconi, dont il prendra la tête en 1999.
Aujourd’hui, Arzika est également secrétaire général du collectif des associations et ONG du secteur de la santé au Niger et secrétaire général adjoint du Conseil supérieur de la communication, tout en travaillant comme consultant indépendant à la réalisation de différents projets et études. Journaliste à ses heures perdues, il consacre le peu de temps qu’il lui reste à la réflexion lors de longues marches, à la course à pied et à l’animation de fadas, ces causeries-débats qui durent parfois jusqu’à 3 heures du matin.
« J’aime refaire le monde et parler de développement », souligne ce célibataire endurci qui ne se soucie guère des pressions du pouvoir. Et dont les sorties sonnent parfois comme de la surenchère.
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